La mafia montréalaise paralysée par la mégaenquête policière menée avec l’aide de son ex-tueur à gages Frédérick Silva

Bien malgré elle, la mafia montréalaise se retrouve paralysée depuis presque deux ans par la plus grosse enquête criminelle présentement menée au pays, qui cible plusieurs de ses piliers et risque de faire éclater le clan Rizzuto.

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Non seulement cette situation hors du commun est suivie de près par nos forces de l’ordre, mais elle suscite également un vif intérêt en Italie, le berceau de la mafia, explique notre Bureau d’enquête dans l’émission J.E diffusée ce soir.

«C’est extrêmement intéressant pour nous», a confirmé Marco Garofalo, un haut dirigeant de la police d’État en Italie, en ajoutant que «la coopération policière entre l’Italie et l’Amérique du Nord concernant la mafia est très efficace».

D’après ce spécialiste des enquêtes contre la mafia, le clan Rizzuto est voué au «déclin» ou est destiné à subir un grand «remaniement par le biais d’alliances» avec d’autres factions mafieuses.

Une signification bien différente

Alliance, c’est aussi le nom que la police a donné à cette fameuse enquête qui, telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs têtes, menace actuellement plusieurs influents mafiosi de la métropole d’une retraite forcée par une peine de pénitencier prolongée.

Le tueur à gages Frédérick Silva, à qui des membres du clan Rizzuto auraient fait appel, achève de vider son sac aux enquêteurs de la Sûreté du Québec et de la police de Montréal.

Silva pourrait les aider à élucider 65 complots pour meurtre en lien avec diverses factions du crime organisé depuis deux décennies.

«On ne les voit plus»

Les policiers, qui cherchent à corroborer ses déclarations, ne lésinent pas sur les moyens d’enquête.

Des mafieux ont vu leur résidence être fouillée lors de perquisitions policières, dont le cochef du clan Rizzuto, Stefano Sollecito, et des étoiles montantes comme Pietro D’Adamo, Vito Salvaggio et Davide Barberio.

Des suspects de cette enquête se font aussi surveiller lors d’opérations de filature. Leurs conversations risquent d’être enregistrées à leur insu par la police, munie de mandats d’écoute électronique.

Les mafieux visés dans le projet Alliance en sont conscients.

«On ne les voit plus sortir de chez eux pour faire des réunions d’affaires en ville ni pour aller parler à d’autres membres de la mafia, comme ils font d’habitude. On les voit sortir seulement pour aller rencontrer leur avocat», nous ont mentionné des sources policières.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Plus de 3 millions $ en récompense 

La pression a monté d’un cran quand notre Bureau d’enquête a révélé, le mois dernier, que Silva avait signé son contrat comme «témoin spécial» avec l’État, assorti d’une récompense record d’au-delà de trois millions de dollars pour sa collaboration avec la justice.

Les policiers devraient procéder à leurs premières arrestations dans cette affaire au cours des prochains mois de 2025.