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La lutte d’Alexandre Boulerice pour conserver le seul siège du NPD au Québec

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Photo portrait de Axel  Tardieu

Axel Tardieu

2025-04-04T10:00:00Z
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14 ans après la vague orange, le Nouveau Parti démocratique (NPD) accuse un recul historique dans les intentions de vote. Dernier des Mohicans de la formation au Québec, Alexandre Boulerice part à la rencontre des électeurs de sa circonscription de Rosemont—La Petite-Patrie pour tenter de conserver son siège.

Ce samedi, Alexandre Boulerice affronte la météo frisquette de la fin mars pour faire du porte-à-porte, un exercice auquel il s’adonne quatre fois par semaine pendant la campagne électorale.

«C’est un vrai humain qui fait un travail d’humain, c’est pour ça que je vote pour lui», dit Isabelle Lemelin sur le pas de sa porte.

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Dans cette circonscription où Alexandre Boulerice a été élu quatre fois de suite depuis 2011, la plupart des électeurs rencontrés le soutiennent.

«Ça fait plusieurs années qu’il œuvre auprès des citoyens de notre quartier avec des très bons résultats», explique Elodie Gelin, une électrice.

Elodie Gelin, une électrice rencontrée le 29 mars 2025 à Montréal. Photo Agence QMI Axel Tardieu
Elodie Gelin, une électrice rencontrée le 29 mars 2025 à Montréal. Photo Agence QMI Axel Tardieu Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

Dans le bilan du NPD, Alexandre Boulerice fait valoir le régime d’assurance dentaire fédéral, entré en vigueur l’an passé, qui offre des prestations aux Canadiens à faible et moyen revenu sans assurance privée.

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«Les gens me disent merci», dit-il.

Les enjeux

Dans cette circonscription de près de 120 000 personnes, environ 70% des ménages sont des locataires. La crise du logement ne les épargne pas.

Un homme interpelle Alexandre Boulerice dans la rue. Il dit se faire évincer par son propriétaire, qui va transformer plusieurs logements en une seule maison.

«Dans notre plateforme, on veut interdire les “rénovictions” et avoir un registre public des baux pour limiter la hausse des prix», lui répond le candidat.

Dans la circonscription, les libéraux (30%) talonnent le NPD (45%), selon les derniers sondages. Le 31 mars, Mark Carney a justement proposé de créer un nouvel organe fédéral pour construire plus de logements abordables.

«On a de bonnes chances, pense le candidat libéral, Jean-Sébastien Vallée. Les gens me disent qu’ils veulent du changement et un gouvernement fort.»

Jean-Sébastien Vallée devant son bureau de campagne, le 1er avril, à Montréal. Photo Agence QMI Axel Tardieu
Jean-Sébastien Vallée devant son bureau de campagne, le 1er avril, à Montréal. Photo Agence QMI Axel Tardieu Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

L’économie inquiète également des électeurs comme Giuseppe Formicola: «Avant, c’était les conservateurs qui étaient un bon parti parce que c’était bon pour l’économie. Mais cette année, je ne sais pas encore pour qui voter.»

Selon le politologue André Lamoureux, «la question de l’urne, c’est quelles sont les actions pour contrer le plan de Donald Trump? Le NPD n’en parle pas.»

Mauvais résultats

Depuis la vague orange de 2011, son parti est en perte de vitesse. «Ils avaient 103 sièges en 2011, 44 en 2015 et 25 en 2021», rappelle André Lamoureux.

Les derniers sondages placent le NPD à 9%; il ne récolterait que cinq sièges. «J’ai jamais vu ça dans l’histoire du NPD. Ce serait le troisième plus faible résultat après ceux de 1993 et 2000», dit-il.

Alexandre Boulerice et des bénévoles dans son bureau de campagne, le 1er avril 2025, à Montréal.. Photo Agence QMI Axel Tardieu
Alexandre Boulerice et des bénévoles dans son bureau de campagne, le 1er avril 2025, à Montréal.. Photo Agence QMI Axel Tardieu Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU

Alexandre Boulerice est le seul député du NPD au Québec depuis 2019: «C’est jamais facile pour le NPD, une élection», avoue le candidat, qui préfère se concentrer sur le terrain que sur les sondages.

«Les trois derniers mois, l’arrivée de Donald Trump a tout changé, dit-il. Au mois de décembre, on était en train de dépasser les libéraux comme alternative progressiste et principale opposition aux conservateurs.»

Le NPD va devoir se battre pour atteindre 12 sièges, seuil de reconnaissance officielle d’un parti.

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