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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

La lutte contre le myriophylle à épis se poursuit au lac Davignon

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Guillaume Cotnoir-Lacroix

2025-07-21T21:03:13Z
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La lutte contre le myriophylle à épis se poursuit encore cet été au lac Davignon de Cowansville. Les plongeurs du RAPPEL étaient à l’œuvre ce matin pour tenter de contrôler cette espèce exotique envahissante déjà très présente dans les plans d’eau du Québec.

Si les étés 2023 et 2024 ont servi principalement à étendre de grandes bâches biodégradables dans le fond du lac pour contrôler la prolifération, l’été 2025 en est plutôt un de transition, alors que les plongeurs procèdent à de l’arrachage manuel dans les secteurs où ont déjà été installées des bâches. Les résultats des premières phases du projet sont toutefois probants, selon le directeur général du RAPPEL, Jean-François Martel.

«On parle d’une réduction de la population dans les zones traitées avec des bâches d’environ 95% et plus, explique-t-il. Là, on tombe dans la lutte de maintenance, donc c’est à perpétuité qu’il va y avoir des travaux d’arrachage manuel à faire», précise celui qui est biologiste de formation.

Le président du Comité de sauvegarde du bassin versant du lac Davignon, Jonathan B.-Mailhot, se réjouit de ces résultats positifs.

«Dès le départ, on le faisait vraiment pour la portion d’usage. Les talles de myriophylle sur lesquelles on a mis des bâches, nager dedans, ce n’était pas super agréable, se souvient-il. Il y avait aussi la portion des embarcations qui se trouvaient à passer dans le coin», poursuit-il. Il raconte avoir vu des groupes scolaires devoir faire des détours dans le lac pour éviter des zones de myriophylle.

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Inventaire des plantes aquatiques du lac Davignon en 2022.
Inventaire des plantes aquatiques du lac Davignon en 2022.

La mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard, voit aussi du positif dans les efforts mis dans la protection du lac au cours des dernières années, qui ont coûté entre 600 000$ et 700 000$ selon elle. C’est le prochain conseil municipal, qui sera élu en novembre, qui aura la responsabilité de déterminer les actions à prendre au cours des prochaines années.

«On s’assoit toujours avec les gens du comité du lac, précise en entrevue Mme Beauregard, qui sollicitera un autre mandat lors des élections. Ça peut être des nouvelles études pour connaître l’évolution, ça peut être encore de l’arrachage ou du contrôle par toiles. Mais il n’y a pas rien encore de déterminé pour les prochaines années», explique-t-elle.

Si le contrôle du myriophylle semble donner de beaux résultats dans le secteur ouest du lac, le secteur de la rue Hillcrest, plus à l’est, est sévèrement infesté, rappellent les intervenants.

«Le myriophylle est présent d’une rive à l’autre du lac dans ce secteur, rapporte Jean-François Martel. C’est sûr que les interventions dans ce secteur-là du lac seraient beaucoup plus costaudes et très dispendieuses», soutient-il.

Aucun bâchage n’est toutefois prévu à court terme dans ce secteur, le RAPPEL, le comité de sauvegarde et la Ville ayant préféré se concentrer sur les sites populaires auprès des baigneurs et des utilisateurs du lac.

«En ciblant une zone et en faisant un contrôle constant de cette zone-là, on s’assure d’avoir de bons résultats à long terme», estime M. Martel.

Pour le comité de sauvegarde, l’une des prochaines questions sera de déterminer ce que les riverains peuvent faire eux-mêmes, pour contribuer au contrôle du myriophylle. Jonathan B.-Maillot a d’ailleurs accompagné l’auteur de ces lignes sur le terrain d’un propriétaire riverain, dont les berges sont envahies par la plante envahissante, mais dans une moindre mesure par rapport aux sites où les bâches ont été installées dans le passé.

«Par rapport aux réglementations avec le lac, qu’est-ce qu’on peut venir faire en tant que riverain? se demande-t-il à voix haute. Est-ce que les riverains pourraient mettre une bâche, faire de l’arrachage par eux-mêmes, parce que ça prend de l’expertise? Est-ce qu’on pourrait faire un programme où les riverains viendraient intervenir directement eux-mêmes? C’est la question qu’on a», conclut-il.

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