Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Roy Dupuis: «La liberté totale dans la découverte»

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Partager

Isabelle Hontebeyrie

2021-10-30T08:00:00Z
Partager

L’acteur Roy Dupuis se faisant bien (trop) rare au grand écran, quelle meilleure occasion que la sortie sur nos écrans de «Brain Freeze», comédie d’épouvante signée Julien Knafo pour découvrir ses secrets... de cinéma. 

• À lire aussi: Brain Freeze: des zombies un peu frileux

• À lire aussi: « Brain Freeze » : quand la réalité rattrape la fiction

Roy, quel est votre premier souvenir d'une salle de cinéma?

C’est à Amos, en Abitibi, c’est une matinée de Noël, tout est rouge. Il y a un père Noël rouge qui nous donne des cannes de bonbons rouges et blanches. Je suis complètement émerveillé. J’avais quatre ou cinq ans. Je ne me souviens pas du tout du film. Je sais qu’à l’époque, il y avait des dessins animés avant les films.

Votre tout premier film marquant?

C’est «Les hauts de Hurlevent» avec Lawrence Olivier. J’avais sept ans. J’étais le genre d’enfant qui ne voulait jamais aller se coucher et on regardait des films avec ma mère le vendredi ou le samedi soir. Je m’en souviens encore. C’est un film romantique «au boutte», ça m’avait surpris moi-même, comme petit gars, d’aimer un film d’amour. Et c’est un amour tellement tordu! Le film qui a complètement changé ma vie, je ne serais pas ici sans ça, c’est le «Molière» d’Ariane Mnouchkine. Je n’étais même pas supposé le voir. J’étudiais les sciences pures, je n’avais aucune idée! Ce n’est pas juste un film sur le théâtre, c’est de la découverte. Le fait de découvrir l’humain, la liberté totale dans la découverte, c’est ça être troubadour. Le lendemain, j’ai lâché mon cours de physique pour un cours de théâtre. [...] Je n’ai jamais décidé d’être acteur. Jamais je n’ai dit que c’était ce que je voulais faire. [...] Présentement, quand je ne tourne pas, je ne m’ennuie pas du tout de jouer. Je suis chanceux, privilégié, je peux ne pas travailler.

Publicité

Et un plus récent?

Ma fiction préférée, le film qui m’a vraiment «crissé sur le cul» récemment, c’est «Le cheval de Turin» [de Béla Tarr et Ágnes Hranitzky].

Le premier film que vous avez vu au cinéma sans être accompagné par un adulte?

J’y suis allé avec un ami. [...] C’est curieux, le seul souvenir qui me vient où je ne suis pas au cinéma avec mes parents, c’est «Caligula»! Tu ne vas pas voir ça avec papa et maman! Les autres films, je m’en souviens moins.

Avez-vous un accessoire d'un film dans lequel vous avez joué que vous conservez précieusement?

J’ai le chandail de «Maurice Richard». Oui. Et je le mets des fois à Noël, c’est un vieux chandail de laine.

Si tout était possible, quel.le réalisateur.trice, mort.e ou vivant.e, aimeriez-vous inviter au cinéma? Et quel film iriez-vous voir?

C’est une drôle de question. Le premier qui vient est Orson Welles. Il me semble que j’irais bien voir «Citizen Kane» avec lui. Ce film m’a changé la tête. Je l’ai vu très tard et j’avais déjà un bagage cinématographique. Quand j’ai vu «Citizen Kane», je me suis dit: «Ta..., tous les autres films sont là-dedans!». Et c’est un personnage, tant qu’à avoir un réalisateur. C’était lui ou Terry Gilliam. Allez écouter «Brazil» avec Terry Gilliam. «Brazil» est le film que j’ai le plus vu. Quand il est sorti, je n’arrêtais pas d’aller le voir.

Le rôle que vous êtes né pour jouer, mais qu'on ne vous a jamais proposé?

Moi, c’est vraiment la découverte, c’est ça qui m’alimente. Une des choses qui me donne envie de jouer est que le scénario me surprenne. Je n’ai jamais eu envie de jouer un rôle au théâtre et si je devais y retourner, il faudrait que ce soit une création. C’est peut-être pour ça que j’aime le cinéma, parce que ça n’a jamais été fait avant.

Publicité
Publicité