La LHJMQ espère ajouter deux équipes d'expansion aux États-Unis d'ici deux ans


Kevin Dubé
Le projet d’une expansion de la LHJMQ aux États-Unis est plus réel que jamais, et il pourrait se concrétiser plus vite qu’escompté. Le circuit Cecchini travaille d’arrache-pied afin d’établir deux équipes en sol américain qui feraient leurs débuts, dans un monde idéal, au début de la saison 2026-2027.
L’intérêt de la LHJMQ pour les marchés américains n’est pas un secret. En novembre dernier, à la suite des changements de réglementation dans la NCAA, le commissaire de la LHJMQ Mario Cecchini avait indiqué que le circuit se pencherait sur des expansions en sol américain d’ici «trois à cinq ans».
Mais ça risque d’arriver plus vite. Déjà, le mot circule en coulisses. Des groupes sérieux ont démontré de l’intérêt afin d’obtenir des équipes, notamment à Manchester, au New Hampshire, et à Portland, dans le Maine.
Selon nos informations, des hommes de hockey du Québec ont déjà été approchés par certains groupes américains afin de connaître leur intérêt à être responsable des opérations hockey de leur future équipe.
Bref, c’est concret, et le commissaire Cecchini ne s’en cache pas.
«Je ne peux rien garantir, mais ce qu’on vise, c’est la saison 2026-2027», assure-t-il.
Négociations à venir
Le principal enjeu, à l’heure actuelle, n’est pas de trouver des groupes souhaitant attirer du hockey junior aux États-Unis, mais plutôt de s’entendre avec la fédération américaine de hockey, USA Hockey, sur les modalités.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le territoire de la Nouvelle-Angleterre, celui attribué à la LHJMQ, a vécu avec presque aucune concurrence, et ce, depuis toujours.
On peut donc imaginer que USA Hockey veut s’assurer qu’elle ne perdra pas tous ses meilleurs jeunes talents à la LCH, notamment ceux qui ont le potentiel d’évoluer pour les programmes nationaux de développement des moins de 17 ans et moins de 18 ans.
«Ce qu’il faut régler, c’est les questions de législation. On doit obtenir une sanction de Hockey Canada et de USA Hockey, et c’est ce qu’il reste à discuter. On espère pouvoir rencontrer USA Hockey cet été. Si on peut régler ça cet été, on aura du temps pour tout enclencher en vue de 2026-2027.»
Cecchini ne s’attend toutefois pas à ce que les discussions avec les Américains se retrouvent dans une impasse.
«On a de très bonnes relations avec [le directeur exécutif de USA Hockey], Pat Kelleher. Ce qu’il nous a demandé, c’est un peu de temps pour comprendre les impacts de tout ça.»
Pas d’impact sur les 18 équipes
Pour la LHJMQ, il s’agit d’une décision capitale pour l’avenir du circuit. La nouvelle réglementation dans la NCAA a créé un climat d’incertitude à travers la planète hockey et, déjà, on voit de jeunes espoirs de la LCH partir vers les États-Unis.
La LCH a récemment annoncé que les équipes pourraient dorénavant aligner trois joueurs européens dans leurs équipes, à partir de la saison prochaine, notamment dans le but de rehausser encore plus le calibre.
Pour la LHJMQ, s’implanter en Nouvelle-Angleterre permettrait au circuit d’espérer attirer davantage de joueurs américains, dont certains qui pourraient opter pour la LHJMQ de manière temporaire, pendant quelques saisons, avant de faire le saut dans la NCAA.
Mais tout ça ne se fera pas au détriment des 18 équipes déjà en place, assure le commissaire.
«À 20 clubs, notre ligue sera très viable. Il n’est absolument pas question de réduire le nombre d’équipes.»
Rappelons que la LHJMQ a déjà eu des équipes en sol américain, à Lewiston et à Plattsburgh, mais sans succès.
De leur côté, la Ligue junior de l’Ontario (OHL) compte sur trois équipes américaines, contre six dans la Ligue de l’Ouest (WHL).