[PHOTOS] La hausse de l’itinérance dans Saint-Roch inquiète des résidents du secteur
Le Répit Basse-Ville connaît une forte augmentation de son achalandage depuis quelques semaines

Elisa Cloutier
Au cours des dernières semaines, le centre Répit Basse-Ville, qui accueille des personnes en situation d’itinérance au sous-sol de l'église St-Roch, a connu une hausse importante de son achalandage, ce qui inquiète plusieurs résidents du secteur.
Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui finance les activités du centre, 85 personnes en moyenne fréquentaient le Répit Basse-Ville depuis sa réouverture le 20 mai dernier. Depuis les dernières semaines, ce nombre est passé à près de 120.
Il s’agit d’une augmentation d’achalandage plus importante que celle anticipée par les organismes communautaires, nous dit-on.
Plus loin, à Lauberivière, le directeur général Éric Boulay abonde dans le même sens, affirmant que la demande est en «hausse constante» depuis les derniers mois.
Sur le parvis de l’église Saint-Roch il y a quelques jours, Le Journal a notamment pu constater bon nombre de personnes installées sur des bancs ou dans les marches menant à l’église, alors que certaines y consommaient des drogues dures.
Des pipes en verre et des fioles d’eau distillée servant à la consommation étaient aussi visibles au sol.

Consommation et violences
Devant l’augmentation de personnes en situation d’itinérance à Québec, des résidents et commerçants du quartier Saint-Roch estiment qu’un «encadrement mieux structuré» permettrait une meilleure «cohabitation».
«Je ne suis pas un gars peureux en général, mais je me méfie quand je rentre ou je sors d’ici. Avec la consommation, les problèmes de santé mentale, c’est qu’on ne sait pas à qui on a à faire», affirme un résident des appartements La Chancelière, situés en face du Répit Basse-Ville, qui préfère demeurer anonyme.

Comme lui, d’autres résidents de ces logements à prix modiques et réservés aux 55 ans et plus, se disent inquiets lors de leurs déplacements.
Trois d’entre eux confient avoir récemment vu des itinérants «fumer du crack dans les escaliers de secours», dormir dans les couloirs, ou même y faire leurs besoins.
Grabuge et méfaits
Des méfaits, des graffitis et du grabuge sont aussi observés de façon «courante», indiquent-ils.

L’Office municipal d’habitation de Québec, qui gère l’immeuble, admet d’ailleurs que les coûts en entretien, liés à des réparations à la suite de méfaits, ont déjà atteint 10 000$ depuis le début de l’année.
Le nombre de plaintes pour des problèmes liés aux personnes itinérantes a aussi explosé, passant de 63 en 2023 à 112 depuis janvier seulement, indique la porte-parole, Marie-Christine Lamontagne.
Des paroissiens «s’autoexcluent»
À la Paroisse de Sainte-Marie de l’Incarnation, dont fait partie l’Église Saint-Roch, on affirme aussi que des paroissiens se sont récemment «autoexcluent» du lieu de culte.
«On aimerait que l’endroit soit invitant pour tout le monde [...] Il y a des gens qui venaient, marchaient et traversaient et qui maintenant ne le font plus», se désole le gérant de la Fabrique de la paroisse, Nicolas Marcil.
Manque de financement
Selon Olivier Martin, directeur au soutien aux familles et à la communauté du YMCA, un des organismes communautaires impliqués dans la gestion du Répit Basse-Ville, le manque de financement explique en partie les «enjeux de cohabitation».
«Dans notre idéal, on aurait un Répit ouvert de jour comme de nuit à l’année. Mais présentement, les fonds ne le permettent pas. Pas avec les conditions d’emploi que l’on veut offrir», indique M. Martin.

Le Répit Basse-Ville
Ouvert du mardi au samedi, de 11h à 17h
En hiver seulement, le Répit Basse-Ville est ouvert la nuit, entre 22h et 6h.
Six intervenants et un agent de sécurité
En période de canicule, les activités sont déplacées dans les anciens bureaux d’arrondissement du centre-ville, au 399, rue Saint-Joseph Est, où la climatisation est disponible. Le service est aussi ouvert de nuit, entre 22h à 6h.
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