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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

[PHOTOS] La hausse de l’itinérance dans Saint-Roch inquiète des résidents du secteur

Le Répit Basse-Ville connaît une forte augmentation de son achalandage depuis quelques semaines

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Photo portrait de Elisa Cloutier

Elisa Cloutier

2024-07-12T04:00:00Z
2024-07-12T17:00:51Z
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Au cours des dernières semaines, le centre Répit Basse-Ville, qui accueille des personnes en situation d’itinérance au sous-sol de l'église St-Roch, a connu une hausse importante de son achalandage, ce qui inquiète plusieurs résidents du secteur.

Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui finance les activités du centre, 85 personnes en moyenne fréquentaient le Répit Basse-Ville depuis sa réouverture le 20 mai dernier. Depuis les dernières semaines, ce nombre est passé à près de 120.

Il s’agit d’une augmentation d’achalandage plus importante que celle anticipée par les organismes communautaires, nous dit-on.

Plus loin, à Lauberivière, le directeur général Éric Boulay abonde dans le même sens, affirmant que la demande est en «hausse constante» depuis les derniers mois.

Sur le parvis de l’église Saint-Roch il y a quelques jours, Le Journal a notamment pu constater bon nombre de personnes installées sur des bancs ou dans les marches menant à l’église, alors que certaines y consommaient des drogues dures.

Des pipes en verre et des fioles d’eau distillée servant à la consommation étaient aussi visibles au sol.

Une pipe en verre servant à la consommation de drogues dures était au sol, à quelques pas du parvis de l’église St-Roch, lors de notre passage il y a quelques jours.
Une pipe en verre servant à la consommation de drogues dures était au sol, à quelques pas du parvis de l’église St-Roch, lors de notre passage il y a quelques jours. Elisa Cloutier

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Consommation et violences

Devant l’augmentation de personnes en situation d’itinérance à Québec, des résidents et commerçants du quartier Saint-Roch estiment qu’un «encadrement mieux structuré» permettrait une meilleure «cohabitation».

«Je ne suis pas un gars peureux en général, mais je me méfie quand je rentre ou je sors d’ici. Avec la consommation, les problèmes de santé mentale, c’est qu’on ne sait pas à qui on a à faire», affirme un résident des appartements La Chancelière, situés en face du Répit Basse-Ville, qui préfère demeurer anonyme.

Des déchets sont souvent éparpillés devant l’entrée des appartements La Chancelière, dans le quartier Saint-Roch, déplorent des résidents.
Des déchets sont souvent éparpillés devant l’entrée des appartements La Chancelière, dans le quartier Saint-Roch, déplorent des résidents. Photo fournie par un résident de la Chancelière

Comme lui, d’autres résidents de ces logements à prix modiques et réservés aux 55 ans et plus, se disent inquiets lors de leurs déplacements.

Trois d’entre eux confient avoir récemment vu des itinérants «fumer du crack dans les escaliers de secours», dormir dans les couloirs, ou même y faire leurs besoins.

Grabuge et méfaits

Des méfaits, des graffitis et du grabuge sont aussi observés de façon «courante», indiquent-ils.

Les bris de vitres ou de portes sont fréquents, déplorent des résidents de La Chancelière. L’Office municipal d’habitation de Québec, qui gère l’immeuble, admet avoir dépensé 10 000$ pour réparer des bris en lien avec la situation de l’itinérance dans le secteur, depuis le début de l’année.
Les bris de vitres ou de portes sont fréquents, déplorent des résidents de La Chancelière. L’Office municipal d’habitation de Québec, qui gère l’immeuble, admet avoir dépensé 10 000$ pour réparer des bris en lien avec la situation de l’itinérance dans le secteur, depuis le début de l’année. Photo fournie par un résident de la Chancelière

L’Office municipal d’habitation de Québec, qui gère l’immeuble, admet d’ailleurs que les coûts en entretien, liés à des réparations à la suite de méfaits, ont déjà atteint 10 000$ depuis le début de l’année.

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Le nombre de plaintes pour des problèmes liés aux personnes itinérantes a aussi explosé, passant de 63 en 2023 à 112 depuis janvier seulement, indique la porte-parole, Marie-Christine Lamontagne.

Des paroissiens «s’autoexcluent»

À la Paroisse de Sainte-Marie de l’Incarnation, dont fait partie l’Église Saint-Roch, on affirme aussi que des paroissiens se sont récemment «autoexcluent» du lieu de culte.

«On aimerait que l’endroit soit invitant pour tout le monde [...] Il y a des gens qui venaient, marchaient et traversaient et qui maintenant ne le font plus», se désole le gérant de la Fabrique de la paroisse, Nicolas Marcil.

Manque de financement

Selon Olivier Martin, directeur au soutien aux familles et à la communauté du YMCA, un des organismes communautaires impliqués dans la gestion du Répit Basse-Ville, le manque de financement explique en partie les «enjeux de cohabitation».

«Dans notre idéal, on aurait un Répit ouvert de jour comme de nuit à l’année. Mais présentement, les fonds ne le permettent pas. Pas avec les conditions d’emploi que l’on veut offrir», indique M. Martin.

Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, le nombre de personnes en situation d’itinérance qui fréquentent le Répit Basse-Ville, situé au sous-sol de l’église Saint-Roch, est passé de 85 à 120 au cours des dernières semaines.
Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, le nombre de personnes en situation d’itinérance qui fréquentent le Répit Basse-Ville, situé au sous-sol de l’église Saint-Roch, est passé de 85 à 120 au cours des dernières semaines. Elisa Cloutier

Le Répit Basse-Ville

Ouvert du mardi au samedi, de 11h à 17h

En hiver seulement, le Répit Basse-Ville est ouvert la nuit, entre 22h et 6h.

Six intervenants et un agent de sécurité

En période de canicule, les activités sont déplacées dans les anciens bureaux d’arrondissement du centre-ville, au 399, rue Saint-Joseph Est, où la climatisation est disponible. Le service est aussi ouvert de nuit, entre 22h à 6h.

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