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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

La guerre intérieure d’un jeune Vietnamo-Américain

<b><i>Un bref instant de splendeur</i></b><br>
Ocean Vuong<br>
Aux Éditions Gallimard<br>
306 pages
<b><i>Un bref instant de splendeur</i></b><br> Ocean Vuong<br> Aux Éditions Gallimard<br> 306 pages Photo courtoisie
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Photo portrait de Karine Vilder

Karine Vilder

2021-02-27T06:00:00Z
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Encensé de l’autre côté de la frontière, Un bref instant de splendeur nous permet de découvrir l’histoire tortueuse d’une famille vietnamienne qui s’est réfugiée aux États-Unis au début des années 90.

Sa grand-mère schizophrène a pris l’habitude de l’appeler Little Dog. Mais, pour nous, il sera le narrateur. Ou plutôt celui qui, dans ce très beau roman autobiographique, adressera une longue lettre à sa mère. 

Le paradoxe, c’est qu’elle n’en prendra probablement jamais connaissance. Car contrairement à son fils, tout premier membre de la famille Vuong à avoir pu s’inscrire à l’université, elle ne sait pas lire. D’ailleurs, c’est à peine si elle parle l’anglais. Que le strict minimum pour pouvoir se débrouiller dans le salon de manucure où elle travaille depuis son arrivée aux États-Unis, en 1990. 

Chez eux, le narrateur a ainsi toujours été celui qui traduisait ce que mère et grand-mère avaient besoin de savoir. Et d’une certaine manière, il continue ici à le faire en couchant noir sur blanc leur histoire.

Prise de guerre

Cette histoire, elle a réussi à nous déstabiliser et à nous remuer les tripes dès les premières pages. Par exemple, quand le narrateur décrit la fois où, vers l’âge de cinq ou six ans, il a vu sa mère hurler et se mettre à pleurer parce qu’il venait de la faire sursauter en criant « Boum ! ». Ou, quelques années plus tard, lorsqu’il a compris que plus jamais elle n’oserait lever la main sur lui. 

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Le Vietnam a beau se trouver à des milliers de kilomètres derrière eux, il continue à être en eux. Sa guerre, surtout. Avec ses nuages de napalm et tous les rêves détruits dont le narrateur a hélas hérité... 

Au bout du compte, un livre qu’on a beaucoup aimé.

Frissons garantis 

Une vie de poupée

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    Erik Axl Sund
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    Aux Éditions Actes Sud
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    416 pages
,[object Object], ,[object Object], Erik Axl Sund ,[object Object], Aux Éditions Actes Sud ,[object Object], 416 pages Photo courtoisie

Dès qu’il est question de polars, les Suédois ont toujours la cote. Ce qui vaut aussi pour Erik Axl Sund, dont le nom cache en fait deux auteurs bien distincts, à savoir Jerker Eriksson et Håkan Axlander Sundquist. 

Ce tandem, on l’a découvert il y a quelques années déjà avec l’étonnante série en trois tomes des Visages de Victoria Bergman et, maintenant, il nous entraîne dans un tout autre univers : celui de la pédopornographie. Un univers qui sera donc particulièrement noir et, autant le préciser tout de suite, parfois à la limite du supportable.  

Qui sème le vent...

Au départ, il y aura le suicide de Tara, une jeune fille de 15 ans. Son corps sera en effet retrouvé au pied d’un immeuble de la banlieue de Stockholm et pour comprendre ce qui s’est passé, le flic en charge de l’enquête ne tardera pas à partir sur les traces d’un prédateur sexuel qui se fait appeler « le Marionnettiste ». 

Mais ce qui nous fera le plus frissonner, c’est la terrible histoire de Mercy et de Nova. Racontée par bribes sans trop respecter d’ordre chronologique, elle nous obligera à plonger dans l’enfer de ces deux adolescentes qui, pour survivre, n’ont pas eu d’autre choix que de tomber dans la prostitution. Glaçant. Non. Glaçant et excellent. 

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