La guerre des mondes


Réjean Parent
Il y a un an, j’étais aux soins intensifs à la suite d’une transplantation pulmonaire et je sortais peu à peu d’un coma de trente jours.
Sous l’effet des drogues administrées par les médecins, je délirais. Je me sentais tourmenté en croyant faire face à des conflits en tout genre.
J’ai vécu la peur et l’anxiété dans le virtuel jusqu’au moment où l’effet des drogues a disparu.
J’imagine l’épouvante que vivent dans le réel les Ukrainiens face à l’invasion de l’armée russe. Je voudrais bien qu’ils aient la chance comme moi de sortir du cauchemar.
Bien que réconfortants pour plusieurs, la diabolisation de Vladimir Poutine et le rejet de tous les torts sur la Russie ne suffiront pas à mettre fin aux hostilités.
Sphère d’influence
Certains croient que c’est banaliser les actes commis par Vladimir Poutine si on met en relief les torts de l’Occident. Pourtant, il faut développer une vision à 360° pour mieux comprendre les racines du conflit.
Les intérêts des grandes puissances et de leurs oligarques sont la principale source de cette guerre. Nous vivons une guerre de blocs comme au temps de la guerre froide, malgré le déni affiché par certains qui voient la Russie comme étant la seule coupable.
Présentement, les Ukrainiens paient malheureusement le fort prix de ces guerres de superpuissances pour élargir leur zone d’influence. Avant eux, il y a eu les Irakiens, les Soudanais, les Syriens, les Kurdes, les Chiliens et bien d’autres.
Les États-Unis et la Russie n’ont pas vraiment de leçons à se donner en matière de respect des droits démocratiques et de la volonté des peuples quand on examine leurs actions et leurs alliances.
Les États-Unis ne tolèrent pas le régime cubain dans leur parage et font vivre à l’île un embargo depuis plus de 50 ans. On ne s’étonnera pas que la Russie éprouve des réserves semblables pour une Ukraine dans l’OTAN.
Je me rappelle un ex-député libéral qui justifiait la présence canadienne en Afghanistan par la nécessité d’aider les États-Uniens afin qu’ils ne s’en prennent pas aux eaux canadiennes.
La raison du plus fort domine, même aujourd’hui !
Négocier
Une partie du drame ukrainien est attribuable au refus des États-Unis de participer à des négociations en direct avec la Russie en y mettant toute la pression nécessaire.
L’Occident joue l’offensé tout en refusant maintes demandes du président Zelensky, comme l’entrée dans l’Union européenne et la fourniture d’avions de combat.
Pourtant des solutions pacifiques auraient pu être mises de l’avant en faisant de l’Ukraine un pays neutre, démilitarisé tout en demeurant démocratique.
Les superpuissances et leurs oligarques n’y trouveraient toutefois pas leur compte !
L’attentisme des États-Unis face au conflit en Ukraine semble plus profitable sur le plan des affaires états-uniennes bien que cela puisse les laisser paraître charognards.
Les Ukrainiens, je leur souhaite de tenir bon en attendant que l’hypocrisie disparaisse et que la vie humaine reprenne toute son importance.