La guerre aux nids-de-poule est lancée à Québec


Louis Deschênes
Trois colmateuses automatisées provenant d’une firme privée, en plus d’une trentaine d’employés de la Ville font présentement la chasse aux nids-de-poule qui se comptent par milliers dans les rues de Québec.
Une fois de plus cette année, la Ville a fait appel à l’entreprise NRJ Environnement Routier pour louer les services de trois camions, des modèles Python 5000, qui viennent en renfort aux équipes déjà en place durant la haute saison des nids-de-poule.
Cette machinerie spécialisée est en opération depuis mardi soir pour un total de 450 heures de travail. La facture de ce contrat qui comprend la colmateuse, l’asphalte et la main d’œuvre, s’élève à 282 000 $.
« C’est la Cadillac, mais c’est un peu le seul modèle disponible », lance Martin Forgues, directeur de division au Service de l’entretien des voies de circulation pour la Ville de Québec.
En plus d’être très efficace, le Python 5000 permet de travailler en toute sécurité sur les artères les plus achalandés de la Vieille Capitale puisqu’un seul opérateur est nécessaire pour la réfection des trous.
« Il ne sort jamais de son camion ce qui diminue évidemment les risques. Par exemple sur Bouvier et Pierre-Bertrand, on y va habituellement le soir, souvent avec la police pour que les gars ne se fassent pas frapper », explique M. Forgues.

Plus de 38 000 nids
L’an dernier, ce sont 38 732 nids-de-poule qui ont été traités par les travaux publics de la Ville de Québec. Pour l’année en cours, difficile de faire des prévisions, mentionne le directeur mais jusqu’à maintenant, il remarque une légère hausse sur le nombre de trous colmatés.
« Cette année, à pareille date, on en bouche plus que l’année passée.
En 2022, on avait 13 500 trous au 13 avril et en 2023 nous sommes à 15 000. »
En contrepartie, les demandes citoyennes sont en baisse de 10 % cette année alors que 3300 demandes avaient été enregistrées à pareille date l’an dernier comparativement à 3000 cette année.
« Tout ce qui rentre sur le service 311, on s’engage à réparer le nid-de-poule en dedans de trois jours ouvrables. 92,5 % des demandes citoyennes ont été réparées en dedans de trois jours depuis le 1er janvier. »

Gel et dégel
Martin Forgues n’a pas besoin de chercher très longtemps pour expliquer l’ampleur du phénomène des nids-de-poule au Québec.
« L’asphalte est de bonne qualité, affirme-t-il. L’enjeu au Québec, c’est gel et dégel. Quand une rue commence à être fissurée, c’est initiateur qu’il va y avoir des nids-de-poule. »
Il ajoute également que les programmes d’investissement pour l’entretien « normal » du réseau routier ont habituellement un impact positif sur la saison des nids-de-poule.
Il cite en exemple, des années où 200 kilomètres d’asphalte ont été déroulés dans les rues de Québec ce qui permettait aux équipes de souffler un peu. Ces investissements ont d'ailleurs eu une répercussion sur les statistiques des années antérieures.
« Ce sont des travaux de réfection qui ont une durée de vie de 7 à 10 ans, présentement on arrive à la fin de ce cycle-là », ce qui expliquerait la hausse de 14 400 nids-de-poule entre 2019 et 2022 (voir tableau).
Sinon, chaque printemps, c’est un éternellement recommencement en raison de l’eau qui s’infiltre dans les fissures et qui gèle.
« La guerre aux fissures, je ne sais pas si on va la gagner un jour », conclut M. Forgues.
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Nombre de nids-de-poule comptabilisés par la Ville de Québec
2019 : 23 321
2020 : 25 382
2021 : 24 103
2022 : 38 732
2023 : 15 000 (En date du 13 avril)
Le budget planifié pour 2023 en réparation et entretien des chaussées est de 6,6 M$.
Toutefois, il n'est pas dédié uniquement aux nids-de-poule, mais bien à l'ensemble des travaux de réfection.
(Source la Ville de Québec)