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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

La grève des ingénieurs inquiète: Bitume Québec prévoit un «désastre»

JOEL LEMAY/AGENCE QMI
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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2022-04-21T18:21:19Z
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La grève des ingénieurs du gouvernement, qui doit s’amorcer vendredi, serait la « goutte de trop » pour l’industrie des travaux routiers qui doit déjà faire face à des enjeux économiques importants cette année, selon Bitume Québec.

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« On ne peut pas se permettre de retarder les travaux plus qu’ils ne le sont déjà. Chaque semaine perdue fait décupler la pression sur l’industrie », déplore Tytus Zurawski, président de Bitume Québec, qui regroupe les fournisseurs d’asphalte de la province.

Il y a deux semaines, l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) a déposé un avis de grève générale illimitée qui doit débuter vendredi. Elle estime que ses membres sont moins bien payés que ceux qui pratiquent au privé, au public et dans l’organisation des villes. 

Les 1800 ingénieurs de l’organisation accuseraient notamment un retard salarial de 32% à 34% par rapport à leurs autres confrères du secteur public. Cela nuirait à la rétention de l’expertise, d’après le président du syndicat Marc-André Martin.

Des conséquences « dramatiques » 

Les investissements de 7 G$ du gouvernement provincial pour les infrastructures routières en 2022-2024 devaient servir à rattraper les retards des dernières années, souligne le président de Bitume Québec. Mais les problèmes s’accumulent. 

Difficulté de recrutement et de rétention, hausse des coûts du transport, augmentation du prix de la ressource brute et ralentissement dans la chaîne d’approvisionnement... Le milieu des travaux routiers fait déjà face à des pressions particulièrement importantes cette année.

Si les chantiers routiers du MTQ, surveillés par les ingénieurs de l’État, devaient être stoppés et que les projets de constructions devaient être mis en attente, « ce serait vraiment la goutte de trop », peste M. Zurawski.

« Cela serait un véritable désastre pour l’industrie et les usagers du réseau routier qui constitue la colonne vertébrale de notre économie nationale », a-t-il fait savoir.

Mobilisation 

D’après nos sources, l’APIGQ préparerait une mobilisation dans le secteur des ponts, à Québec, vendredi matin. L’organisation n’a toutefois pas voulu nous accorder d’entrevue à ce sujet, jeudi.

De son côté, Tytus Zurawski invite les ingénieurs du gouvernement et le Conseil du trésor à s’entendre rapidement pour reprendre le travail. 

« Sans porter de jugement sur la légitimité du conflit, on souhaite que les partis fassent preuve de bonne foi et prennent en compte les intérêts de chacun, pour qu’on puisse démarrer la saison qui est déjà courte. »

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