«La France ingouvernable»: voici pourquoi les gouvernements tombent les uns après les autres


Alice Fournier
Le gouvernement du premier ministre français François Bayrou est tombé lundi après un vote de confiance des députés de l’Assemblée nationale. La France est depuis plongée dans une nouvelle crise politique. On en jase avec l’analyste politique Karima Brikh sur place.
«La France est ingouvernable, car l’Assemblée nationale est trop divisée, sans compter le déficit économique abyssal du pays», avance d’emblée Karima Brikh.
La crise politique que traverse actuellement la France n’a pas cessé d’empirer depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, le «péché originel» d’Emmanuel Macron, souligne l'analyste.
«La prochaine étape va être de choisir un premier ministre qui va se faire congédier le moins rapidement possible», explique la chroniqueuse sur la chaîne de télévision française CNews.

Le président Emmanuel Macron veut gagner du temps en faisant des compromis. Le problème: «les Français n’ont pas la culture du compromis», soutient celle qui prédit de grandes protestations en France au cours des prochaines heures et des prochains jours.
Elle rappelle qu’en France, contrairement au Québec, on n’est «pas capable de s’entendre» et qu’«on est habitué à contester fort».
L’Assemblée nationale divisée
Comment se fait-il que le Parlement français soit aussi divisé?
Pour comprendre, il faut remonter en juin 2024, lors des élections européennes — qui influencent les travaux de l’Assemblée nationale, notamment les lois en lien à l’Union européenne — remportées par le parti de Marine Le Pen, le Rassemblement national (RN).
«Macron veut alors une clarification et une majorité absolue au sein de l’Assemblée nationale et décide de la dissoudre. Ça a été pire», analyse Karima Brikh.
Pour barrer la voie au RN, les principaux partis de gauche se sont alliés pour former le Nouveau Front populaire (NFP).
«On se retrouve avec trois blocs divisés d’un extrême à l’autre à l’Assemblée, avec la droite dite radicale, l’extrême gauche et le bloc central», résume Karima Brikh.