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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

La folie des hauteurs doit cesser: des résidents inquiets d'une nouvelle tour de 38 étages à Montréal

La tour doit être construite au-dessus d’un édifice patrimonial

L’édifice patrimonial de quatre étages, érigé en 1888 pour le compte de Wells & Richardson, un fabricant de teinture et de colorants alimentaires, pourrait bientôt se voir coiffé d’une nouvelle tour d’habitation de 38 étages.
L’édifice patrimonial de quatre étages, érigé en 1888 pour le compte de Wells & Richardson, un fabricant de teinture et de colorants alimentaires, pourrait bientôt se voir coiffé d’une nouvelle tour d’habitation de 38 étages. Photo Martin Jolicoeur
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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2023-02-20T05:00:00Z
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Des résidents du centre-ville de Montréal s’inquiètent de la construction imminente, rue de la Montagne, d’une énième tour d’habitation dans le secteur déjà fortement densifié du Centre Bell.

Haut de 38 étages, le nouveau bâtiment viendrait s’insérer au-dessus d’un édifice patrimonial, érigé en 1888 pour le compte de Wells & Richardson, qui abritait jusqu’à récemment un restaurant, Le Bâton Rouge.

Or, les nouveaux propriétaires du 1050 rue de la Montagne, acheté pour 28,5 M$ en 2021, ambitionnent de transformer le lieu en complexe de 256 habitations s’étirant sur 128 mètres de hauteur.

C’est 10 de plus que la Cité du commerce électronique, sa voisine immédiate. Une proposition qui, pour plusieurs, rappelle le besoin urgent pour Montréal de se doter d’un nouveau plan d’urbanisme.

«On continue de donner des permis pour des projets qui avaient leur pertinence dans les années 1990 à 2000, déplore Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal. On est ailleurs maintenant.»

«On voit partout les effets cumulatifs de ces autorisations : des forêts urbaines, des corridors de vent, des lieux complètement inhospitaliers. [...] Il faut réduire ces hauteurs et les abus du façadisme. Autrement, la personnalité du centre-ville va en souffrir.»

Presque approuvé

Début janvier, le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de l’arrondissement Ville-Marie a adopté un « avis préliminaire favorable » à la proposition des promoteurs.

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Si le projet reçoit l’appui du Conseil d’arrondissement, un permis de construction pourra être délivré.

La porte-parole du comité exécutif assure que « la conservation et la protection des éléments patrimoniaux des bâtiments figurent toujours parmi les priorités du CCU ».

Elle souligne aussi qu’un avis favorable à ce projet « de plein droit » n’a été émis qu’après avoir été bonifié à la demande du Comité.

Qu’à cela ne tienne, Maryse Chapdelaine, chargée de projet en urbanisme à la Table de quartier Peter-McGill, s’inquiète d’autant que le projet, tel que connu, ne prévoit aucun logement social. 

«Pendant que ces projets qu’on croirait pensés pour Airbnb sont autorisés, poursuit Mme Chapdelaine, le quartier continue de manquer cruellement d’écoles primaires publiques, de parcs et d’infrastructures (piscine, jeux, etc.) pour ses résidents.»

Mise à jour demandée

Comme Héritage Montréal, elle réclame une révision en profondeur du plan d’urbanisme de Montréal.

«Un plan d’urbanisme, illustre Dinu Bumbaru, c’est comme un yogourt ; il a une date de péremption. Quand le plan est passé date, il faut le changer.»

L’entreprise qui mène le projet, Swimko, de l’homme d’affaires Berish Schwimmer, n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue. 

—Avec Philippe Langlois

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