La fois où François Legault a dit «No f**kin’ way» à Donald Trump


Marc-André Gagnon
Lorsqu’il était dans les affaires, François Legault a refusé net de concéder à Donald Trump le code d’identification d’Air Transat «TS» que lorgnait le milliardaire: «No f**kin' way», lui a-t-il répondu à l’époque.
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L’histoire, confiée par le premier ministre au média Politico à qui il a accordé une entrevue avant de quitter la capitale américaine, mercredi, remonte à 1989.
Donald Trump venait de lancer une ligne aérienne régionale entre Boston et New York baptisée Trump Shuttle.
Le richissime homme d’affaires américain souhaitait acquérir le code IATA à deux lettres «TS» pour sa compagnie aérienne, sauf que ce dernier était déjà utilisé par Air Transat, que François Legault a cofondée et dont il a été le PDG jusqu’en 1997. Ces codes précèdent chaque numéro de vol, de façon à identifier le transporteur aérien.
Trump était prêt à payer pour acheter le diminutif «TS» utilisé par Air Transat, mais Legault n’a jamais rien voulu savoir.
Ils en ont reparlé à Paris
Dans son entrevue avec le média américain, François Legault raconte qu’il a demandé à Donald Trump s’il se souvenait de cette anecdote, lorsqu’ils se sont croisés en marge de la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en décembre dernier.
«Je m’en souviens», lui aurait alors répondu celui qui était le futur président des États-Unis à ce moment-là, a relaté M. Legault.
«Je lui ai demandé: “Vous souvenez-vous de ma réponse?” Il a dit que non. Je lui ai dit que je lui avais répondu: “No f**kin' way”. Il m’a dit: “Vous êtes mon genre de gars” (You’re my type of guy)».
Un lobbyiste à 85 000$ US
Des informations obtenues par Politico permettent également d’en savoir davantage sur la rencontre inattendue à la Maison-Blanche à laquelle les premiers ministres des provinces canadiennes, dont François Legault, ont eu droit mercredi.
Canada’s premiers are at the White House to make the case that there’s no better partner to create jobs, grow our economies and keep our communities safe than America’s ally to the north. pic.twitter.com/RpCTnAYrwP
— Doug Ford (@fordnation) February 12, 2025
Avant de rencontrer deux proches conseillers du président Trump, Jim Blair et Sergio Gor, ils ont dû se soumettre aux mêmes règles de sécurité que les visiteurs ordinaires.
Pleasant meeting with the Premiers.
— James Blair (@JamesBlairUSA) February 12, 2025
To be clear, we never agreed that Canada would not be the 51st state. We only agreed to share Premier Eby’s comments.
Further, we said the best way to understand President Trump’s position is to take what he says at face value. @SergioGor https://t.co/gw7jPiBsVh
Il semblerait que c’est grâce aux démarches effectuées par l’influent lobbyiste Ches McDowell, un confrère de chasse de Donald Trump fils et de Robert F. Kennedy fils, que les premiers ministres ont pu accéder à la Maison-Blanche.
McDowell aurait été embauché par le Conseil de la fédération pour ouvrir des portes aux premiers ministres des provinces. Son contrat serait d’une valeur de 85 000$ US, a d'abord rapporté Radio-Canada. «Le montant indiqué [...] est exact», a confirmé à notre Bureau parlementaire la directrice générale du Secrétariat du Conseil de la fédération, Loretta O’Connor, qui a conclu l’affaire avec la firme de relations publiques Checkmate.
Les services de M. McDowell «ont été retenus à titre ponctuel pour aider à la planification de rencontres» dans la capitale américaine pour le mois de février, a-t-elle précisé.
«Compte tenu des risques associés à de possibles tarifs et de l’importance du partenariat entre le Canada et les États-Unis, l’embauche de ce cabinet à ce stade est essentielle pour favoriser une meilleure défense des intérêts du Canada auprès des représentants américains», a fait valoir Mme O’Connor.
Le crédit du premier contact avec M. McDowell reviendrait au premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, qui aurait cassé la croûte avec le fils de Trump lors d’une partie de chasse en Caroline du Nord en décembre dernier.
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