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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

La fin d’un chapitre pour un réfugié devenu restaurateur à Québec

Après y avoir consacré 26 ans de sa vie, il a fermé son établissement de la rue Saint-Jean

Bunthan Ly
Bunthan Ly Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Dominique Lelièvre

Dominique Lelièvre

2022-04-15T16:00:00Z
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La pandémie a marqué la fin d’un long chapitre pour un réfugié devenu restaurateur sur la rue Saint-Jean à Québec, qui a mis la clé dans la porte de son établissement après y avoir consacré 26 années de sa vie.

Café
Délices Saint-Jean 2000
  • Ville : Québec
  • Années d’existence : 26 ans
  • Employés touchés : 2
  • Propriétaire : Bunthan Ly

Le café-resto-boulangerie Délices Saint-Jean 2000 était le symbole d’une vie meilleure pour son propriétaire Bunthan Ly, un survivant du génocide cambodgien de la fin des années 70.

Arrivé à Québec avec le statut de réfugié en janvier 1980, sans un sou, ni même de manteau d’hiver à l’âge de 18 ans, M. Ly a été embauché quelques années plus tard dans le petit local de la rue Saint-Jean, avant d’en devenir propriétaire en 1994 malgré des moyens modestes.

Le café-resto était connu dans le quartier pour ses prix accessibles, son ambiance chaleureuse et son menu sans prétention. On y trouvait des viennoiseries, des déjeuners, des sandwichs et des plats simples d’inspiration asiatique et québécoise. Bref, un endroit pour «monsieur, madame Tout-le-Monde», se plaît à dire M. Ly.

Entrepreneur patient et discret, il a bâti et exploité son commerce pendant près de trois décennies, sans compter ses heures, jusqu’à ce que la pandémie et le premier confinement l’incitent à réfléchir sérieusement à son avenir et celui de sa conjointe.

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Chute de la clientèle

«On ne savait pas quand la pandémie allait arrêter et il y avait le problème de manque de main-d’œuvre. En plus de ça, on n’a plus 30 ans. Est-ce qu’on a l’énergie de continuer? La question s’est posée. On avait le temps de réfléchir», dit celui qui est maintenant âgé de 60 ans.

«On vivait en partie grâce à la clientèle locale, mais une grosse partie provenait des touristes durant l’été et l’automne. Avec la COVID, il n’y en avait plus. Les revenus étaient en baisse de 70%», relate-t-il.

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

Or, il était réfractaire à l’idée de recevoir l’aide du gouvernement, disant ne pas avoir l’habitude de dépendre de quiconque.

Après quelques semaines de réflexion, il a décidé de faire un trait sur la restauration, au printemps 2020, pour mieux profiter de la vie.

La décision n’a pas été facile à prendre, car il était très attaché à sa clientèle. «J’ai des clients que j’ai connus enfants qui sont rendus des adultes!» lance-t-il.

Ceci dit, il ne regrette rien, parlant d’une décision «bien réfléchie».

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