Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

La fin des Films Séville soulève des inquiétudes

Partager
Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2022-06-30T01:25:18Z
Partager

La fermeture de la division distribution en salle des Films Séville a soulevé son lot d’inquiétudes dans le milieu du cinéma québécois, mercredi.  

• À lire aussi: Les Films Séville cesse ses activités

Un des plus importants distributeurs de films au Québec, la société Les Films Séville a confirmé mardi soir qu’elle cessait ses activités de distribution en salle. Plusieurs employés de cette filiale du géant Entertainment One ont appris le jour même qu’ils perdaient leur poste. 

Au lendemain de cette annonce qui a créé une onde de choc dans l’industrie, plusieurs intervenants du milieu se demandaient notamment ce qu’il adviendra de l’immense catalogue de films de l’entreprise qui comprend plusieurs grands succès du cinéma québécois des dernières années dont Mommy, 1991, Mafia Inc. et Menteur.

«C’est sûr que ça m’inquiète, a confié au Journal le producteur André Rouleau (Starbuck, Funkytown). J’ai plusieurs films avec eux et je ne veux pas que le catalogue soit géré tout croche.»

Prévisible?

Le distributeur Louis Dussault, de la boîte K-Films Amérique, estime pour sa part que le naufrage des Films Séville était «prévisible depuis 10 ans».

«Ça fait 10 ans qu’on répète que ç’a été une grosse erreur de laisser la distribution nationale entre les mains d’une compagnie étrangère (Entertainment One], déplore-t-il. Les institutions (SODEC, Téléfilm Canada) ont laissé passer ça. Qu’adviendra-t-il des films de Xavier Dolan, notre trésor national, qui ont pour la plupart été distribués par Séville ? Et où vont aboutir ceux de Denys Arcand, un autre trésor national?»

En entrevue à TVA Nouvelles mercredi, la productrice Denise Robert (Les Invasions Barbares, De père en flic) a dit craindre quant à elle que la disparition d’un joueur important de la distribution au Québec affecte les prochaines productions locales.

«Séville était très important pour le rayonnement de notre cinématographie, a souligné la réputée productrice. Je trouve ça très inquiétant parce si nous retournons en arrière d’une dizaine d’années, nous avions cinq ou six grandes boîtes de distribution, mais la plupart ont fermé leurs portes. Il restait Séville qui avait les moyens et les reins [assez solides] pour faire des grandes sorties de film. On en a, des bonnes boîtes qui travaillent très fort, mais on manque de moyens. Je pense que ce qui est important pour le rayonnement de notre cinéma, c’est d’avoir la capacité de lancer des films avec des moyens importants.»

Avec TVA Nouvelles

Publicité
Publicité