La fin de la CAQ: médiocrité et indifférence


Thomas Mulcair
François Legault est arrivé au pouvoir avec une idée simple et courageuse: les Québécois méritent mieux. Fini les chicanes entre fédéralistes et souverainistes. Un «gouvernement de comptables» allait assurer une bonne administration et tout le monde serait heureux.
Sept ans plus tard, nous avons droit à des grèves, un système de santé à bout de souffle, des écoles publiques infestées de moisissures, et un «troisième lien» devenu le symbole grotesque d’un gouvernement incompétent et dépassé.
Le gouvernement partout
Au Québec, on a parfois l’impression que tout le monde travaille pour le gouvernement. Tu veux acheter une bouteille de vin? Un employé de l’État (super compétent, par ailleurs) va te conseiller. Est-ce vraiment une fonction gouvernementale de vendre du pinard?
L’argument pour justifier cette omniprésence gouvernementale est toujours le même: «Ça rapporte des dividendes à l’État». Oui... mais... beaucoup moins efficacement que des entreprises privées qui emploieraient autant de gens, tout en payant taxes et redevances.
Pendant ce temps, un gouvernement censé protéger le public et offrir des services cruciaux – en santé et en éducation – s’éparpille dans toutes sortes d’activités, au point de laisser échapper l’essentiel.
Quand le gouvernement n’est pas directement propriétaire, il détient tout de même des intérêts dans la plupart des grandes entreprises. Notre bas de laine collectif, la Caisse de dépôt, ainsi que des entités comme Investissement Québec ont le nez partout.
La médiocrité comme modèle d’affaires
Leur leadership est aussi médiocre que leurs rendements, mais ça continue. Comme si les bureaucrates de l’investissement possédaient un pouvoir divin pour choisir les gagnants et les perdants dans un marché libre.
Cela mène à des fiascos monumentaux comme les batteries Northvolt, ou les autobus Lion. Simple réalité: les fonctionnaires d’investissement ne connaissent rien en affaires.
Non, je ne suis pas contre la transition vers l’électrification des transports. Tout au contraire. Je conduis une voiture électrique et je suis convaincu qu’il est essentiel pour les générations futures qu’on accélère cette transition. Mais cela ne signifie pas que la CAQ est compétente pour déterminer quelles entreprises réussiront ou échoueront.
Lorsque la Caisse a décidé de miser sur le REM, j’étais emballé par l’idée. Je dis bien: l’idée. Mais les détails ont vite émergé, me laissant perplexe. Le matériel roulant serait fabriqué en Inde, car moins coûteux.
C’était, pour une fois, une décision fondée sur le marché. Mais attention, a-t-on pris la peine de vérifier si ce matériel allait résister à notre climat rude et fonctionner de façon fiable? On connaît la réponse.
Les trains devaient être construits par Bombardier à La Pocatière. Le nouveau propriétaire de Bombardier, Alstom, a envoyé le contrat en Inde où c’est moins cher. C’était aussi plus cheap.
Qui est le principal actionnaire d’Alstom? La Caisse de dépôt! On boude notre expertise et on envoie le signal qu’on n’y croit pas. Pas d’emplois et pas de service fiable.
Il y aura des élections dans un peu plus d’un an. Enfin.