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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La fin de Courteau, les neuf vies de Cecchini

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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2023-03-06T05:00:00Z
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Que fait-on habituellement le dimanche ? On se coupe du monde extérieur, on relaxe. Ça n’a toutefois pas été le cas, hier, dans le petit univers du sport québécois. À 16 h, Gilles Courteau annonçait sur son compte Twitter sa démission à titre de commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. À 17 h 30, mon jeune confrère Kevin Dubé dévoilait que Mario Cecchini lui succéderait. Le roi est mort, vive le roi ! 

Commençons par le cas Courteau.

La pression était devenue intenable. Pas juste pour lui, mais pour sa conjointe et ses enfants, comme il le mentionne dans sa lettre. 

Quand toute la famille souffre, vaut mieux prendre la décision qui s’impose.

De toute façon, Courteau n’avait plus le choix.

Qu’aurait-il pu dire pour sa défense s’il s’était présenté une deuxième fois devant une commission parlementaire ?

Il était peinturé dans un coin depuis la publication par le journaliste Martin Leclerc, de Radio-Canada, du témoignage de Stephen Quirk, ancien joueur de la LHJMQ, qui racontait avoir été victime d’une initiation violente et à caractère sexuel à sa saison recrue avec les Alpines de Moncton. 

Ses révélations contredisaient les affirmations faites sous serment par Courteau devant des instances gouvernementales.

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  • Écoutez la chronique Crime et Société avec Félix Séguin, journaliste au Bureau d’enquête de Québecor au micro de Richard Martineau sur QUB radio : 

Rien à faire

La ligue a tenté de sauver Courteau en faisant appel à des spécialistes en relations publiques. 

Or, l’excuse invoquée selon laquelle l’ex-commissaire n’avait pas lu dans son entièreté l’affidavit signé par Quirk ne tenait pas la route.

Courteau avait beau répéter qu’il ne quitterait pas son poste, il était cuit.

La tempête a redoublé d’ardeur.

La ministre du Sport, Isabelle Charest, a demandé que Courteau revienne témoigner au parlement.

Le dernier clou dans le cercueil a été planté vendredi lorsque le premier ministre François Legault a déclaré qu’il attendrait la deuxième comparution de Courteau avant de porter un jugement.

Courteau a dû courber le dos un peu plus en prenant connaissance des propos de M. Legault. Il s’est probablement dit que son chien était mort.

Triste sortie

C’est une bien triste fin de carrière pour cet homme qui a consacré sa vie à la Ligue de hockey junior majeur du Québec. 

Son départ forcé remet en question par le fait même la durée du mandat du premier dirigeant à la tête d’une ligue. 

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Pas juste pour la LHJMQ, mais pour toutes les ligues sportives du monde. 

Vingt ans, vingt-cinq ans, trente ans, trente-cinq ans, quarante ans, c’est long.

Trop long.

Vient un moment où il faut une nouvelle voix et des idées nouvelles.

  • Écoutez la chronique de Gilles Proulx, chroniqueur au Journal de Montréal et Journal de Québec au micro de Richard Martineau sur QUB radio : 

Juste au Québec ?

Ironiquement, Courteau est le premier à passer à la trappe dans la foulée des informations que l’on peut lire dans le recours collectif adressé en Cour supérieure de l’Ontario avec Daniel Carcillo comme porte-parole principal.

Le juge Paul Perell a rejeté la cause en invoquant des technicalités, mais le sujet fait l’actualité quotidiennement depuis.

Et ça ne semble pas près de s’arrêter !

Mais je me pose la question suivante : si le gouvernement du Québec a jugé nécessaire de convoquer Courteau à la barre, comment expliquer que celui de l’Ontario et ceux des provinces de l’Ouest canadien ne font de même ?

Est-ce que ça veut dire que ce qui peut se faire dans le hockey junior québécois est pire que dans le reste du Canada ?

Étrange, non ?

N’est-ce pas à London qu’une jeune femme a été victime d’un viol collectif ?

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Hockey Canada et la Ligue nationale de hockey tardent à faire connaître leurs jugements à l’endroit des fautifs dans ce dossier.

Cecchini rebondit toujours

Passons à Cecchini. Selon les informations obtenues par mon collègue Dubé, son embauche aurait été acceptée unanimement par le bureau des gouverneurs de la LHJMQ la semaine dernière.

Était-ce le fruit des recherches menées par le comité de sélection mandaté de choisir le successeur de Courteau ou prévoyait-on pour bientôt le départ du commissaire de longue date ?

Espérons que la réponse sera transparente.

Pas d’avenir avec les Alouettes

Cecchini est comme un chat. Il rebondit toujours sur ses pattes. On dirait qu’il a neuf vies.

Limogé de la présidence des Alouettes par le chic et délicieux Gary Stern peu avant la dernière période des Fêtes, il a été réintégré dans ses fonctions à la mi-février lorsque les Alouettes sont retombés sous la tutelle de la Ligue canadienne pour une seconde fois depuis 2019.

C’était toutefois de façon intérimaire jusqu’à l’arrivée de nouveaux propriétaires.

Or, selon mes informations, les dirigeants de Québecor qui négocieraient l’achat des Alouettes auraient fait savoir à Cecchini qu’ils ne retiendraient pas ses services s’ils devenaient propriétaires.

Peut-on déduire que ce jour est proche ?

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