La fillette de Granby est morte par suffocation
La pathologiste qui a pratiqué l’autopsie a présenté son rapport au jury

Antoine Lacroix
La fillette de Granby est décédée par suffocation à cause du ruban adhésif qui obstruait son nez et sa bouche, a déterminé la pathologiste qui a pratiqué l’autopsie sur la dépouille de l’enfant de sept ans.
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La Dre Caroline Tanguay a dû effectuer des « diagnostics par exclusion », parce qu’elle n’a pas été en mesure de trouver de « lésions traumatiques qui expliquent [le] décès » de la victime.
« Comme il n’y a pas de cause de décès à l’autopsie comme telle, il faut analyser les circonstances », a expliqué la pathologiste aux membres du jury, ajoutant qu’on lui avait indiqué qu’à un moment, du « tape » s’était retrouvé sur les voies respiratoires de l’enfant.
Cette dernière a témoigné mardi dans le cadre du procès de la belle-mère aujourd’hui âgée de 38 ans, qui fait face à des accusations de meurtre non prémédité et de séquestration de l’enfant de 7 ans.
« J’en arrive à la conclusion que la cause du décès est une suffocation externe, dans le contexte qu’on me donne », a précisé l’experte.
La pathologiste du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale a écarté plusieurs types de suffocation, comme le fait que le ruban adhésif enroulé autour du corps de la victime aurait pu être trop serré.
Il n’y avait non plus aucun élément indiquant qu’une hyperthermie, soit un réchauffement trop élevé du corps en raison du ruban, aurait pu entraîner le décès, a-t-elle affirmé.
La Dre Caroline Tanguay a toutefois été en mesure de déterminer que la fillette avait un « retard de croissance », alors qu’elle ne pesait que 16,4 kg (36 livres) au moment de l’autopsie, ce qui la situait dans le percentile 0 à 3.

Pas de maladie chronique
Selon la pathologiste, la petite fille ne souffrait pas de maladie chronique, ce qui aurait pu permettre d’expliquer les constatations au niveau de la « maigreur » de l’enfant.
De nombreux témoins ont mentionné son état rachitique alors qu’une photo difficile à regarder démontrant toute l’ampleur de la situation a été montrée au jury mardi.
Le travail de la pathologiste a été compliqué en raison des nombreuses manœuvres afin de sauver la fillette et la maintenir en vie.
Elle était en état de mort cérébrale avant d’être déclarée décédée, à cause d’un manque d’oxygène durant une certaine période. Plusieurs de ses organes ont souffert de cet état.
« Qu’est-ce qui était là avant et qu’est-ce qui résulte des manœuvres ? » s’est demandé la Dre Tanguay.
Néanmoins, les nombreuses lésions retrouvées sont « mineures et non contributives au décès », a-t-elle affirmé.
Deux fractures en guérison
Elle a pu trouver deux fractures, soit au sternum et à une côte, qui sont reliées aux manœuvres de réanimation.
Mais deux autres fractures aux côtes étaient « en voie de guérison », ce qui signifie qu’elles remontaient à quelques jours avant la mort de la fillette, ajoutant qu’elle avait une faible densité osseuse.
Le témoignage de la Dre Caroline Tanguay reprendra mercredi à Trois-Rivières.