La fille de Robert Bourassa se fait menacer d'expulsion par le personnel qui refusait de soulager sa mère

Frédérique De Simone
La fille de l’ex-premier ministre Robert Bourassa, Michelle Bourassa, s'est de nouveau levée pour défendre le droit de mourir dans la dignité, à l’abri des souffrances, vendredi soir.
En novembre dernier, sa mère, Andrée Simard, est morte en agonisant au Centre hospitalier St Mary. Mme Simard a vécu trois jours sans la sédation palliative qui lui aurait assuré une fin de vie digne et sans souffrance. Michelle Bourassa s’est pourtant battue dur comme fer pour que sa mère soit soulagée, essuyant au passage les menaces d’expulsion du personnel soignant qui l’accusait d’avoir rompu le lien de confiance.
Cette dernière a depuis fondé le groupe #mortensilence pour dénoncer les conditions de soins de fin de vie. «Ce que j’ai vécu, c’était absolument horrible et atroce. Pour ma mère et toute notre famille. C’est la façon dont ça s’est passé. Il y a eu un bras de fer incroyable, une opacité. Il n’y avait pas moyen de faire bouger les choses. J’ai eu honte [de notre système de santé]», a raconté Mme Bourassa à Stéphan Bureau, vendredi soir, sur le plateau de l’émission Le monde à l’envers.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui était présent sur le plateau de l’émission pour défendre sa nouvelle réforme, a reconnu et dénoncé la qualité des services dans le réseau. «Ça n’a pas de bon sens qu’on se fasse traiter comme ça à l’hôpital et moi ça, ça vient me chercher», a-t-il commenté, ajoutant avoir «connu ce que c’était un bon système de santé» du temps où il travaillait en Suisse.
«C’est un problème d’accès qu’on a ici. C’est un problème de qualité de service», a-t-il poursuivi spécifiant qu’il se faisait le défenseur du patient.
Avec son projet de loi déposé mercredi pour réformer le système de santé, Christian Dubé reconnait qu’il y a beaucoup de changements à faire, «que ce soit avec les professionnels en santé, les syndicats, les PDG, tout le monde», a-t-il précisé, vendredi soir, à Stéphan Bureau.
Mme Bourrassa a quant à elle suggéré au ministre de prévoir des équipes palliatives en tout temps dans les hôpitaux, de travailler pour offrir de meilleurs soins à domicile, ainsi qu’une meilleure répartition des ressources.
Meurtre: deux ex-détenus défendent le droit à la réhabilitation

Michel Dunn et Daniel Benson ont tous deux été condamnés à perpétuité pour avoir commis un meurtre. Aujourd’hui réhabilités, ils ont rappelé, sur le plateau de l’émission Le monde à l’envers, l’importance de l’accompagnement et du cheminement personnel.
«On ne peut rien faire si on est seul», a d’abord soulevé M. Dunn, ex-avocat, aujourd’hui aumônier communautaire de Montréal.
Pour M. Benson, coordonnateur à l’organisme John Howard, il ne faut pas mettre tous les détenus dans le même panier. «Quelqu’un qui a un enjeu de santé mentale, c’est quelqu’un qui a besoin de soins. Quelqu’un qui commet un crime qui n’a pas d’enjeu de santé mentale a besoin d’un arrêt d’agir. Il faut le mettre quelque part pour qu’il réfléchisse sur le geste qu’il a posé», a-t-il soutenu, ajoutant que les libérations étaient toujours accordées selon une évaluation du risque.
«Chez les sentences à vie, les prisonniers ne sortent pas s’ils n’ont pas travaillé sur eux. Et à ce niveau-là, la commission [des libérations conditionnelles] fait un travail extraordinaire. Les condamnés à perpétuité qui sortent, ils sont prêts à sortir», a ensuite avancé M. Dunn.
Ce n’est d’ailleurs pas la longueur d’une sentence qui fait la différence, selon M. Benson, mais plutôt l’état d’esprit du criminel et sa volonté à se réhabiliter. Il a également rappelé que toutes les sentences devaient se terminer un jour.
«Les gars qui sortent en libération conditionnelle ont fait leur cheminement, ont suivi leur programme. Les plus redoutables, ce sont ceux qui ressortent “temps plein” parce qu’ils n’ont rien fait. Ils n’ont pas changé», a souligné M. Dunn.
Les débatteurs de la semaine, Yasmine Abdelfadel, Guy Nantel, Sophie Durocher et Biz, ont discuté du retour des employés au bureau avec Sébastien Vachon, le grand patron de Korem, une entreprise technologique. Le spécialiste en intelligence spatiale tente notamment de rééquilibrer la relation entre employés et employeurs et de revaloriser les milieux de travail. Ils ont aussi discuté au cours de l’émission de réhabilitation, de se faire justice soi-même et de la traque aux pédophiles.
L’humoriste Cathy Gauthier était pour sa part l’invitée de la semaine.
L’émission Le monde à l’envers est présentée chaque vendredi, 20 h, à TVA.