La fièvre des séries gagne le Québec et les commerçants vont faire des affaires d’or grâce au CH
Certains comparent les séries éliminatoires à la période des Fêtes pour les affaires


Julien McEvoy
La fièvre des séries s’empare des partisans du Canadien de Montréal, ce printemps, gonflés à bloc par les succès de l’équipe après des années de sécheresse et qui font déjà tomber une manne pour de nombreux commerçants.
«Le monde est tellement dedans cette année, c’est amazing», lance la barmaid Ella Graham au sujet de la qualification du Canadien pour le tournoi printanier.

La Néo-Brunswickoise de 22 ans travaille à la Station des sports, à deux rues de l’ancien Forum. «Les gens ont envie de dépenser, de manger, de boire», se réjouit-elle.
Un peu plus loin, au Centre Bell, Lina Marzouk se remettait encore de ses émotions quand Le Journal lui a parlé, jeudi après-midi, à la Cage aux sports.

«On a fini à 2h du matin! Hier, j’ai crié», rigole la serveuse de 22 ans, qui ne connaissait rien au hockey quand elle est arrivée à Montréal, en 2021.
Fou
«Ça va être fou, les gens réservent déjà», lance Peter Sergakis, propriétaire de nombreux bars sportifs. Il compte ouvrir ses terrasses plus tôt que prévu pour augmenter la capacité, donner plus d’heures à ses employés et même en embaucher plus.

«Jamais je n’aurais pensé que le hockey ferait autant de bien au monde», admet-il.
L’ambiance survoltée qui régnait mercredi lors du match ultime a surpris ce vétéran de la nuit. «Ça criait, ça sautait, ça buvait, ça mangeait, ça donnait même le double en pourboire», décrit-il.
C’est Noël
La fièvre s’empare aussi de ceux qui vendent des chandails du CH. Au centre-ville, le gérant d’une boutique de vêtements de sport salive devant la manne.

«Ce n’est pas juste ma boutique [qui roule] avec les séries, c’est tout Sainte-Catherine, les hôtels, les restaurants», raconte Santana Enrique, de Sports Crescent.
Et la fièvre se fait sentir jusqu’à Drummondville. «C’est Noël pour nous», se réjouit Joël Labbé, propriétaire de Collecto-Sports depuis 35 ans.

Déjà, les chandails de Lane Hutson s’envolent et les clients réservent ceux d’Ivan Demidov. La rupture de stock pour les fanions à l’effigie du CH l’embête un peu. «C’est ça qu’on se fait demander beaucoup», dit-il.
Même des fleuristes se mettent de la partie. Dans le quartier Hochelaga, la boutique Evasia affiche ses couleurs.

«Chats japonais, coupe Stanley, croix, Bouddha, on met toutes les chances de notre côté!» explique en riant Catherine Vuong, la fille du propriétaire.
Pour la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier, le côté rassembleur du hockey, surtout lors des séries éliminatoires, aura un «effet positif sur l’humeur et le moral» dans un contexte social et économique incertain.
– Avec Hugo Duchaine, Louis-Philippe Messier et Erika Aubin
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