Mike Bossy (1957-2022): la fierté des loisirs Saint-Alphonse


Marc de Foy
Mike Bossy a disputé ses premières années dans le hockey mineur dans le quartier Ahuntsic, à Montréal. Et, comme il le disait avec amusement, «une famille anglophone dans le quartier Ahuntsic, c’était rare»!
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Car, malgré un nom de famille à consonance française, le père de Mike était d’origine polonaise. Son épouse Dorothy avait pour sa part vu le jour en Angleterre.
Une dizaine d’enfants sont nés de cette union, soit six garçons, prénommés Rodney, Donald, Michael, Christopher, Gordon et Patrick, et quatre filles, appelées Connie, Pamela, Vivienne et Carole.
La famille a demeuré dans un sous-sol de quatre pièces et demie sur la rue Saint-Urbain, où le jeune Mike couchait dans un corridor, avant de déménager sur la rue Meunier.
Les relations avec les francophones du coin étaient parfois tumultueuses. À l’occasion, les garçons rentraient à la maison amochés.
Un phénomène
Le petit Mike a donné ses premiers coups de patin à l’âge de trois ans sur une patinoire aménagée par son père. Très vite, il a montré son grand talent de compteur.
Perçu comme un phénomène, il avait son fan-club. Il faisait l’orgueil des Loisirs Saint-Alphonse, avec qui il aurait notamment marqué 21 buts à son tout premier match dans le hockey organisé.
Les amateurs étaient éblouis par son talent de marqueur. Parmi eux se trouvait parfois un certain Maurice Richard, cofondateur de l’Association des Braves d’Ahuntsic qui résidait dans le quartier, coin Péloquin et Park Stanley, en face de la rivière des Prairies.
François Ferland, journaliste sportif à la retraite du Journal de Montréal et ancien résident d’Ahuntsic, a vu jouer Bossy à cette époque.
«Il y avait une grande rivalité entre les Loisirs Saint-Alphonse, l’organisation pour laquelle Mike jouait, et les Braves d’Ahuntsic, relate Ferland, qui est encore aujourd’hui, à 73 ans, entraîneur d’une formation pee-wee des Braves.
«Le LSA était une puissance du hockey mineur à Montréal. Mike était très dominant et il faisait l’objet d’une surveillance continuelle. Je n’ai pas été surpris qu’il atteigne la Ligue nationale.»
Sa première chambre à coucher
Ses exploits n’échappaient pas non plus aux dirigeants du National de Laval, équipe de la Ligue junior majeur du Québec qui était la propriété du non moins célèbre Jean Rougeau, ancien lutteur et garde du corps de René Lévesque.
La direction du National a donc fait en sorte que la famille Bossy déménage à Laval, s’offrant à payer la moitié du loyer d’un logement de cinq pièces et demie.
Les cinq premiers enfants étant rendus à l’âge où ils pouvaient voler de leurs propres ailes, c’est là que Mike a eu sa première chambre à lui.
Dans le junior à 15 ans
À 15 ans, il disputa quatre matchs avec le National, inscrivant un but et récoltant deux mentions d’aide.
La saison suivante, il mérita sans problème un poste avec la formation lavalloise, qui était dirigée par Rougeau.
C’est au cours de ses années avec le National qu’il fit la connaissance de Lucie Creamer, qui travaillait au snack-bar du Centre sportif Laval et dont le frère Pierre allait devenir plus tard entraîneur des Canadiens de Sherbrooke, de la Ligue américaine, et pour une saison des Penguins de Pittsburgh, de la LNH.
S’il n’a pas eu la chance d’évoluer pour de grandes équipes à Laval, il en mit toutefois plein la vue à tout le monde qui le voyait jouer, comptant 309 buts et amassant 532 points en 263 matchs.
Trophée à son nom
En 1980, la Ligue de hockey junior majeur du Québec créa un trophée à son nom.
Ironie du sort, le trophée Mike-Bossy est remis au plus bel espoir du circuit, ce que plusieurs organisations de la LNH n’avaient pas reconnu chez lui l’année où il fut repêché.
On appelle ça un beau pied de nez à ceux qui n’ont pas cru en lui.
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