Super Bowl LVI: la fête reprend ses droits à Los Angeles, malgré la COVID-19


Stéphane Cadorette
LOS ANGELES | Tandis que les Jeux olympiques se déroulent sous haute tension à Pékin avec des mesures sanitaires extrêmement serrées, la vie presque normale a repris son cours à Los Angeles dans le cadre des festivités entourant la présentation du Super Bowl 56. Malgré quelques restrictions, l’ambiance est assurément à la fête en vue de la grand-messe du football, dimanche prochain.
• À lire aussi: Super Bowl LVI: Aaron Donald en mission pour une bague
Le Journal n’a pas mis de temps à constater dès son arrivée sur place que Los Angeles et Pékin, en termes de mesures sanitaires, sont comme deux planètes aux antipodes de la galaxie.
Même par rapport à l’état de la situation actuelle en vigueur au Québec, il n’y a pas photo. Au-delà de la température spectaculaire, les terrasses invitantes, l’atmosphère festive et la fébrilité qui enveloppent la ville ne peuvent faire autrement que de faire du bien au moral.
Au cours du week-end, pas moins de 40 000 personnes ont défilé au fameux «Fan Experience».
Il s’agit d’un record de présence pour cet événement qui regroupe pour les amateurs des artéfacts de tout acabit, des concours d’habiletés et autres activités faisant rayonner la NFL. La boutique officielle grouille aussi de monde.
Ce n’est qu’un début, puisqu’au fur et à mesure que la semaine progressera, les foules ne feront que grossir.
Soulagement collectif
Durant la semaine, Los Angeles s’attend à recevoir plus de 150 000 visiteurs de l’extérieur. La ville estime que 22 millions $ en taxes seront récupérés.
«Ce sont des montants qui vont aider nos entreprises locales, nos hôtels, nos restaurants, qui ont peiné pour passer à travers de la COVID. Toutes ces entreprises sont soulagées de savoir qu’elles pourront faire l’équivalent d’un mois de profits en une journée ou deux», a indiqué le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, en entrevue après le point de presse du comité organisateur, hier.
Des précautions
Pas question, donc, d’appuyer sur la pédale de frein. Si c’est la jungle en termes de foule, cela ne signifie pas pour autant que l’anarchie prévaut, du moins pour le moment. Au contraire, les gens semblent très respectueux des quelques mesures en place.
Le port du masque est toujours obligatoire partout à l’intérieur et tous s’y conforment. À l’extérieur du gigantesque centre des congrès, où le cœur des activités est situé, des tests rapides gratuits sont distribués par milliers à tous les visiteurs. Une clinique de vaccination a aussi été aménagée.
«C’est le deuxième Super Bowl de la pandémie et un long bout de chemin a été fait quand on compare à l’an dernier. La santé et la sécurité demeurent notre priorité, mais nous pouvons nous permettre l’expérience complète du Super Bowl avec tous les événements organisés durant la semaine, en plus d’un stade au maximum de sa capacité dimanche, grâce au vaccin», a expliqué au Journal Peter O’Reilly, le vice-président exécutif aux affaires et événements de la NFL.
Une soupape
L’an dernier, seulement 22 000 personnes avaient été admises dans le stade pour le Super Bowl à Tampa. Cette année, plus de 70 000 spectateurs seront présents.
Pour Los Angeles et tous les visiteurs qui débarqueront progressivement en ville, le Super Bowl se veut la soupape d’échappement par excellence.
«Ça demeure un défi, mais pour tout le monde, c’est important de pouvoir avoir de telles échappatoires. Nous sommes en mesure d’offrir cet exutoire. Nous voulons démontrer que nous pouvons encore tenir de grands rassemblements tout en priorisant la sécurité», a plaidé O’Reilly.
Présence médiatique
Pas le cirque habituel
S’il y a un élément qui détonne jusqu’ici par rapport aux éditions passées du Super Bowl, c’est la présence beaucoup moins imposante des journalistes. L’immense salle de presse s’est retrouvée quasiment déserte pour entamer la semaine du Super Bowl. Dans les dernières années, à l’exception de Tampa l’an passé, plus de 5000 accréditations étaient émises aux médias pour la couverture sur place. Les chiffres n’ont pas été disponibles cette année jusqu’à maintenant, mais c’est loin d’être le cirque habituel. Pour la désormais célèbre journée des médias, hier, les entrevues avec les joueurs et entraîneurs ont eu lieu en mode virtuel. Le bouillonnement médiatique habituel devrait reprendre au cours des jours à venir.
Bengals
Arrivée en ville mardi
Les Rams sont évidemment en ville et quant aux Bengals, c’est aujourd’hui qu’ils feront leur arrivée. Ils devaient à l’origine passer la semaine à la maison, mais se pointent à Los Angeles plus tôt en raison des conditions climatiques peu clémentes annoncées à Cincinnati. Hier soir, ils ont salué quelque 30 000 partisans dans leur stade à l’occasion d’un rallye. Pour l’occasion, l’ailier rapproché CJ Uzomah, qui s’est blessé au genou gauche en finale de conférence, n’a pas hésité à rassurer les partisans en se débarrassant sur l’estrade de sa prothèse à la jambe. «Je fais tout ce que je peux. Je ne raterai pas le match le plus important de ma vie. Dans mon esprit, je joue. Pour tout le monde, je vais juste dire que je suis au jour le jour», avait-il affirmé plus tôt, lors de sa disponibilité médiatique.
Conseils aux jeunes
Burrow authentique
Le quart-arrière des Bengals Joe Burrow n’a que 25 ans. Il est assurément de la génération adepte des médias sociaux. Pourtant, lorsqu’il a été appelé par enfant apprenti reporter à donner un conseil à la jeunesse qui l’admire, Burrow a fourni une réponse aussi mature que savoureuse. «Essayez de vous concentrer à toujours devenir meilleurs, sans aller publier votre entraînement sur Instagram pour ensuite vous asseoir pendant quatre jours. Travaillez en silence, ne montrez pas à tout le monde ce que vous faites. Laissez votre jeu parler de lui-même et ne vous préoccupez pas de tous ces trucs sur les réseaux sociaux», a proposé le leader des Bengals.