La famille Mulroney lance une nouvelle chaire pour guérir le diabète

Amanda Moisan
La famille Mulroney inaugure mardi une chaire de recherche à Montréal visant à amasser 10 M$ pour lutter contre le diabète, une maladie qui touche plus de 1,2 million de Québécois.
Le projet philanthropique à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) a été soutenu par les proches de l’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney, qui souffrait lui-même du diabète de type 2.
«Pour lui, c’était très important de donner de l’argent à cette cause, car ça a changé sa vie. Ça va faire une grande différence», soutient Mila Mulroney à propos de son défunt mari, qui a reçu un diagnostic de diabète en 2005.

À l’échelle nationale, 3,7 millions de Canadiens vivent avec cette condition. Le diabète de type 2 constitue la forme prédominante, représentant 90% de tous les cas diagnostiqués.
La nouvelle chaire se donne pour mission de prévenir l’apparition du diabète de type 1, une maladie auto-immune qui provoque l’attaque de ses propres cellules productrices d’insuline dans le pancréas par le corps. Les personnes atteintes doivent recevoir des injections d’insuline quotidiennes à vie. Elle soutiendra également des travaux de recherche portant sur des formes rares de diabète, comme le diabète secondaire à la fibrose kystique.
«Une dose d’espoir»
À la tête du projet, le docteur Rémi Rabasa-Lhoret mise sur une approche multidisciplinaire. Celui qui a accompagné Brian Mulroney pendant 20 ans a regroupé des professionnels de la santé, dont des chercheurs, nutritionnistes et kinésiologues.
«On veut améliorer les soins, former la nouvelle génération de médecins. Et on veut faire des projets de recherche pour aider à mieux dépister les personnes à risque, mieux soigner les gens malades et aller vers la guérison, car on commence à savoir comment on pourrait faire», explique le directeur de l’unité de recherche en maladies métaboliques ainsi que de la clinique de diabète de l’IRCM.

Des patients seront aussi impliqués dans les recherches. Une dose d’espoir pour Élise Cadieux-Lynch, atteinte du diabète de type 1.
«C’est rassurant d’avoir une condition pour laquelle des chercheurs veulent mettre du temps et trouver des solutions. Je trouve que ça donne beaucoup d’espoir», soutient la patiente de 29 ans, qui a reçu son diagnostic à l’âge de 9 ans.

Six personnes issues de l’IRCM, du CHUM, de l’Université McGill et de l’Hôpital du Sacré-Cœur font partie du noyau de l’équipe du docteur Rabasa-Lhoret.
Avec un don d’un demi-million de dollars, la famille Mulroney espère que d’autres philanthropes se joindront à la cause du diabète. Plus de 2 M$ ont d’ailleurs déjà été amassés.
«On a besoin de la fondation. Brian trouvait que Dr Rabasa-Lhoret pouvait faire une grande différence pour les citoyens du Québec», mentionne Mme Mulroney.