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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

La famille de blessés lors d’une fusillade impliquant le SPVM dans Dollard-des-Ormeaux poursuit la Ville et des policiers

La police poursuivait un autre suspect et des projectiles ont atteint des innocents

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Zoé Arcand

2025-08-04T15:49:11Z
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Un an après qu’un père et son fils innocents ont été atteints par balles lors d’une fusillade impliquant des policiers de Montréal, la famille de Dollard-des-Ormeaux poursuit la Ville et les agents pour près de 6,5 M$.

«Le 4 août 2024, des membres de la famille Abdallah, qui revenaient d’une fin de semaine de camping, ont involontairement été impliqués dans une fusillade lors de laquelle des agents du SPVM ont fait feu dans leur direction», ont dénoncé les requérants par voie de communiqué de presse lundi matin.

Photo FAMILLE ABDALLAH
Photo FAMILLE ABDALLAH

Ce jour-là, des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) poursuivaient un suspect, Nackeal Hickey, dans un quartier de Dollard-des-Ormeaux.

Un échange de coups de feu entre Hickey et les policiers a suivi, et une quarantaine de balles ont été tirées.

Voyant que ses enfants se trouvaient dans la ligne de tir, le père de famille, Houssam Abdallah, s’est interposé afin de leur sauver la vie. L’homme, qui était alors âgé de 52 ans, a été atteint par six balles.

La voiture de la famille Abdallah après la fusillade en août 2024.
La voiture de la famille Abdallah après la fusillade en août 2024. Photo FAMILLE ABDALLAH

Conséquences irréversibles

Il souffre aujourd’hui des conséquences «irréversibles» de cet évènement, témoignent les documents de la cour. En plus de douleurs persistantes, il ne peut plus marcher sans assistance, notamment.

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Le père de famille ne peut plus travailler ni conduire, et «éprouve une méfiance exacerbée envers les autorités policières» ainsi qu’une «perte de confiance envers les institutions publiques».

Sa femme, Sirin El Jundi, ne peut plus travailler, puisqu’elle est devenue une «aidante naturelle à temps plein» pour M. Abdallah, ce qui mine sa qualité vie.

Leur fils, âgé de 18 ans au moment de la fusillade, Abdel-Rahman, a lui aussi été atteint par un projectile, est-il indiqué dans la demande introductive d’instance.

En plus de souffrir de douleurs chroniques, il ne peut plus travailler et ne peut qu’étudier qu’à temps partiel.

Plus de responsabilités pour les enfants

La santé physique et psychologique des autres membres de la famille a également été affectée.

Ils doivent composer avec des symptômes de stress post-traumatique. D’autant plus que la fusillade a engendré une «perturbation majeure de la vie familiale».

6 M$

Les Abdallah demandent donc un total de 6 475 000$, notamment en dommages et intérêts ainsi qu’en dommages punitifs, à l’endroit des agents du SPVM, dont on ne connaît toujours pas l’identité.

Ces derniers n’auraient «pas porté secours» aux blessés et auraient «empêché les services de santé d’urgence» de les approcher «pendant près d’une heure», allègue la poursuite.

Houssam et Abdel-Rahman ont été menottés et détenus alors qu’ils ne faisaient l’objet «d’aucun soupçon raisonnable quant à [leur] participation à une infraction», selon les documents de la cour.

Pour aider à absorber les coûts de la poursuite, la famille a lancé une campagne de sociofinancement.

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