Affaire Marilyn Bergeron: un témoin affirme l'avoir accueillie chez lui il y a 13 ans
Jérémy Bernier | Journal de Québec et Agence QMI
Près de 15 ans après la disparition de Marilyn Bergeron, ses parents lancent un appel à la population de l’Ontario, où un homme affirme l'avoir accueillie chez lui en 2009.
• À lire aussi: Disparition de Marilyn Bergeron: une nouvelle piste ravive l'espoir
• À lire aussi: Disparition de Marilyn Bergeron il y a 14 ans: «On ne cessera jamais de te chercher»
«Elle était en talons hauts, habillée très peu chaudement pour la saison et elle pleurait. Elle a demandé à passer un appel pour joindre quelqu'un situé sur la rue Chamberlain, puis elle est partie», se rappelle Guy Salicco.
L’homme qui résidait à l’époque à l’angle de la rue Lansdowne et Cameron, à Hawkesbury, est convaincu que la femme qu’il a accueillie lors cette nuit de décembre 2009 était Marilyn Bergeron.
Mais ce n’est que trois mois plus tard, après avoir pris connaissance qu’il s’agissait d’une personne disparue grâce à des photos sur le web, qu’il a fait le signalement à la police de Québec.
Vendredi matin, lors d’une conférence de presse organisée par la famille de Marilyn Bergeron, il a raconté son témoignage en public pour la première fois. Il a notamment dépeint le portrait d’une jeune femme en détresse, teinte en blonde, et qui grelottait au moment où elle a frappé à sa porte, à 2h du matin.
«Elle ne nous a jamais donné son nom et a refusé qu'on aille la reconduire sur la rue Chamberlain, où elle est partie à pied», ajoute l'homme qui ne l’a plus jamais revue après ce bref 15 minutes.
Écoutez l'entrevue avec Me Marc Bellemare à l’émission de Benoit Dutrizac via QUB radio:
Une piste prometteuse
Entre 2008 et 2019, ce sont 174 signalements qui ont été faits par des individus qui croyaient avoir aperçu Mme Bergeron à un moment ou à un autre. Près du tiers (54) des informations reçues provenaient de l’Ontario, et 85% de celles-ci provenaient de la région de Hawkesbury.
Pour ces raisons, et forts du témoignage de M. Salicco, les parents de la disparue ont décidé de lancer un appel à la population de l’Ontario dans l’espoir d’obtenir de nouvelles pistes.
«Je reconnais ma fille à travers toute la description que M. Salicco a faite de cette jeune femme. Et dans les années qui ont suivi, d’autres informations se sont ajoutées à l’effet que Marilyn aurait pu se trouver ailleurs en Ontario», explique sa mère, Andrée Béchard.
«Si vous savez des choses, nous vous demandons de sortir du silence, de rompre votre secret, pour nous soulager de 15 ans de souffrance. Une disparition, c’est vivre l’invivable», ajoute celle qui craint que sa fille ait pu se retrouver dans une histoire de trafic sexuel.
Un mystère qui perdure
Marilyn Bergeron, qui serait aujourd’hui âgée de 38 ans, a quitté Montréal de façon précipitée en février 2008 pour venir s’installer à Québec, chez sa mère, qui a rapidement constaté qu’elle était bouleversée.
Le 17 février, elle a quitté la maison pour «aller prendre une marche», de laquelle elle n’est jamais revenue. Des relevés bancaires l’ont retracée pour la dernière fois le jour même au Café Dépôt de Lévis.
«Tout ce que je peux vous dire, c’est que ma fille portait en elle quelque chose de très lourd. [...] Je pense qu’elle s’est fait piéger», a fait savoir Mme Béchard.
«Il faut être réaliste. On peut l'avoir perdue, mais si quelqu'un sait ce qui lui est arrivé, on voudrait mettre fin à notre cauchemar», conclut-elle.
Toute information pouvant permettre de retrouver Marilyn Bergeron peut être transmise à l’avocat Marc Bellemare au 418-681-1227 ou à la famille de la disparue au 1 800 840-1526.