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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Module antifraude dans les taxis comme dans les restaurants

Le chauffeur de taxi montréalais Joseph Rhubin montre l’imprimante qu’il a dû acheter pour donner les factures à ses clients, une règle obligatoire depuis lundi.
Le chauffeur de taxi montréalais Joseph Rhubin montre l’imprimante qu’il a dû acheter pour donner les factures à ses clients, une règle obligatoire depuis lundi. Photo Julien McEvoy
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2021-11-01T18:20:04Z
2021-11-03T12:45:28Z
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Les chauffeurs de taxi, même ceux d’Uber, doivent maintenant donner une facture aux clients et rouler avec un système d’enregistrement des ventes pour informer Revenu Québec de leurs activités.

Le gouvernement Legault en parle depuis 2017. À l’époque, il estimait que le travail au noir dans l’industrie du taxi coûtait 72 millions $ par année à l’État québécois, un chiffre qu’a toujours réfuté l’industrie. 

« Il n’y a pas plus de travail au noir dans le taxi que dans la construction ou dans les salons de coiffure », lance Jean Fortier, directeur général de Taxi Coop, qui compte 350 chauffeurs à Montréal. 

Depuis lundi, les chauffeurs s’exposent à des amendes de 200 $ à 2000 $ s’ils n’ont pas le système d’enregistrement des ventes (SEV) dans leur voiture ou s’ils n’offrent pas une facture aux clients. 

Le produit s’inspire du module d’enregistrement des ventes (MEV) obligatoire dans les restaurants depuis 2011.

Nombre inconnu de chauffeurs

Près de 8000 chauffeurs sont déjà inscrits auprès de Revenu Québec, qui ignore le nombre exact de chauffeurs au Québec « en raison des chamboulements dans l’industrie ».

En date du 30 septembre, on comptait 13 862 chauffeurs de taxi autorisés par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

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Et c’est sans compter les 21 512 chauffeurs qui roulent pour Uber et qui sont autorisés directement par le géant américain, ajoute le porte-parole de l’organisme. 

Revenu Québec ignore combien va rapporter la mesure 

« Nous calculerons les gains en temps et lieu », répond Martin Croteau, porte--parole au Revenu. 

Il assure que des inspecteurs veilleront à ce que tout le monde soit conforme.

Les chauffeurs ont dû acheter eux-mêmes l’imprimante et l’équipement, qui leur a ensuite été remboursé. 

« C’est comme meubler son bureau pour Revenu Québec », illustre Jean Fortier, de Taxi Coop. 

Il existe cinq SEV accrédités par Revenu Québec afin de lui envoyer les informations sur les courses, dont ceux conçus par la boîte ontarienne Icabbi Canada et l’entreprise suédoise TaxiCaller. 

Il s’agit d’un logiciel sous forme d’app que le chauffeur ajoute à la tablette tactile du véhicule. « Il y a eu beaucoup de ratés au cours des huit derniers mois, mais là, ça fonctionne assez bien », reconnaît M. Fortier. 

Au premier jour de l’entrée en vigueur de l’obligation, lundi, Joseph Rhubin, qui conduit un taxi depuis 2003 à Montréal, a connu certains problèmes. 

« Quand j’active le taximètre, le SEV doit reconnaître que je suis en train de faire une course. Ça n’a pas fonctionné lors de deux courses aujourd’hui », dit-il. 

Faute d’obtenir de l’aide de Taxi Hochelaga, dont il est membre, M. Rhubin s’est rendu chez Gingras Taximètre, dans le quartier Rosemont, afin de régler le problème.

« C’est encore de l’argent qui sort de mes poches », lance le chauffeur d’expérience.

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