La F1 n’est pas épargnée par la guerre commerciale
Les budgets et les revenus seront touchés


François-David Rouleau
MIAMI | Avec ses budgets d’exploitations exorbitants, la Formule 1 n’est pas épargnée par la guerre commerciale enclenchée par Donald Trump depuis son retour à la présidence américaine. À cette première escale en Amérique du Nord de la saison, il en sera certainement question cette semaine à Miami.
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Aucune écurie n’y échappe dans les paddocks. Certaines s’en tirent mieux que d’autres en raison de sources de financement diversifiées.
Même si Trump a suspendu pour 90 jours sa salve tarifaire du 2 avril dernier s’élevant jusqu’à 50% et s’appliquant à 57 pays, il n’a pas épargné celle visant la Chine. Ce qui crée des remous dans la gestion des écuries qui s’y approvisionnent.
L’empreinte et l’influence américaines sont omniprésentes sur le grand cirque de la F1 qui est détenue par Liberty Media, une entreprise américaine cotée à l’indicateur boursier NASDAQ-100. De grands partenaires et commanditaires d’écuries sont installés aux États-Unis.

Source de revenus
Les revenus générés par Formula One Management (FOM), une société de Liberty Media, sont partagés en dollars à travers les équipes selon l’Accord Concorde. Ils représentent la principale source de revenus des équipes.
Il faut aussi voir plus loin que les monoplaces qui font courir les foules, car près du trois quarts des équipes sont des fabricants de l’industrie automobile, déjà lourdement affectée par les impacts des tarifs imposés par Trump.
Le marché des États-Unis est aussi important pour McLaren, Mercedes et Ferrari où leurs voitures de luxe sont répandues sur les routes.

Haas a aussi annoncé avoir ralenti la production à son usine américaine où fourmillent 1700 employés.
Budgets resserrés?
La période d’incertitude économique crée aussi des turbulences dans la gestion des équipes de la grille, car elles dépendent notamment de partenariats et de commandites qui sont enclins à resserrer leur budget, a expliqué le patron de Williams, James Vowles, en point de presse lors du récent Grand Prix d’Arabie saoudite.

«Ce qui aura des répercussions sur les équipes dans les prochains mois», a-t-il indiqué en expliquant qu’un portefeuille d’investissements et de partenariats stratégiques peut aider à diminuer l’angoisse.
«La situation crée de l’incertitude. On essaie d’avoir des discussions avec tous les partenaires afin d’anticiper les problèmes, a récemment expliqué aux médias le directeur chez Ferrari, Fred Vasseur. Ça pourrait toutefois devenir compliquer.»

Dans leurs budgets, les équipes doivent aussi porter une attention particulière à la logistique et l’approvisionnement.
Comme tout le monde, les acteurs de la F1 retiennent leur souffle en espérant que cette salve tarifaire ne frappe pas à nouveau cet été ou même cette année. Sinon, les impacts se feront sentir sur la saison 2026.