La F1 en examen à Montréal: des Grands Prix en voie de disparition dans le monde
La course au Canada pourrait-elle subir le même sort que d’autres en danger en Europe?


François-David Rouleau
Il n’y a pas que les ratés de la terrible édition 2024 qui pèsent dans la balance de l’avenir de l’escale canadienne à Montréal. Il y a aussi l’argent. Largement financé par les paliers de gouvernement à hauteur de plus de 21M$ annuellement, le montant octroyé à Formula One Group (FOG) figure parmi les plus faibles du calendrier de 24 courses.
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Avec le désir de continuer à prendre de l’expansion et de visiter de nouveaux pays, le FOG devra retrancher ou reléguer aux oubliettes des arrêts. C’est d’ailleurs ce qu’il a annoncé aux Pays-Bas, qui tiendront leur dernier Grand Prix en 2026. En Belgique, le légendaire circuit Spa-Francorchamps accueillera la F1 tous les deux ans à partir de 2027, en vertu de la prolongation de contrat ratifiée en janvier dernier.
Ces deux escales déposaient 32 et 25M$, respectivement, dans les coffres du FOG, propriété de Liberty Media, selon une compilation de Racing News 365. Soit plus que le Grand Prix du Canada qui versera, au total, environ 25M$ jusqu’en 2029.

Cette option de «rotation» serait sur la table dans plusieurs négociations à venir avec les plus anciennes destinations du calendrier.
Et le président de la F1, Stefano Domenicali, a récemment affirmé à la station radiophonique italienne RAI que le Grand Prix d’Émilie-Romagne, où il est né et a grandi à Imola, est en danger après l’édition 2025.
Équilibre des marchés
«C’est une réalité qu’avec la forte demande et de potentiels futurs sites, il faut équilibrer nos choix entre les bénéfices économiques et la croissance des marchés où nous voyons du potentiel afin de développer notre modèle d’affaires», avait aussi expliqué Domenicali à la chaîne Monaco Info en novembre dernier.
Lors des plus récentes négociations avec la F1 à Monaco, où la mythique course reste au calendrier jusqu’en 2031 malgré un éprouvant processus face à Goliath, le président de l’Automobile Club de Monaco, Michel Boeri, a exprimé ses craintes face à l’avenir de certaines courses en Europe, entre autres. À la chaîne télé Monaco Info, il a dit avoir «fait face à un bulldozer» en s’estimant chanceux «que le vélo sur lequel il se trouvait n’ait pas été déchiqueté».

Ayant rayé de la carte plusieurs destinations au fil de sa récente histoire, la F1 a bien averti qu’elle placerait dorénavant ses pions en Europe en y limitant le nombre de courses afin d’ouvrir de nouvelles destinations avec l’intérêt grandissant partout dans le monde.
Avec les appels d’intention de l’Afrique du Sud l’hiver dernier, elle caresse d’ailleurs l’idée d’ajouter une escale sur le continent africain. La Thaïlande et l’Argentine se montrent également intéressées par la présentation d’une course, alors que Madrid, en Espagne, apparaît déjà comme une nouvelle destination au calendrier 2026. Cette dernière met d’ailleurs en péril l’avenir du GP de Barcelone: le contrat catalan arrivera à terme l’an prochain.
Selon les Accords Concorde, la F1 ne peut dépasser 25 courses. Présentement à 24, elle étale sa stratégie en faisant des choix. Et, selon sa présente tendance, elle fait le tri et place ses pions parmi les escales dont la valeur du contrat est la plus faible.
