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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La droite et le camp du Oui: les «conditions» du ralliement

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Photo portrait de Guillaume Rousseau

Guillaume Rousseau

2025-09-02T19:30:00Z
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Depuis l’élection partielle à Arthabaska, qui a vu le PQ l’emporter contre le Parti conservateur du Québec, sur le site PiluleRouge.ca un débat fait rage concernant l’adhésion de la droite au camp du Oui advenant un troisième référendum. 

Pour certaines personnalités de droite, comme Samuel Lamarche, la droite doit y adhérer pour combattre l’envahissant État fédéral. Pour d’autres, dont Louis-Philippe Noël, la priorité devrait plutôt être de s’attaquer à l’obésité de l’État québécois. Dans ce contexte, que doivent faire les souverainistes pour attirer la droite?

Il ne s’agit pas de dire que les gens de droite devraient voter oui seulement si le projet souverainiste s’accompagne d’un programme conservateur et voter non s’il en est dépourvu. Il s’agit de dire que ces gens pourraient choisir de voter et de militer pour le Oui avec enthousiasme, ou de voter oui la mort dans l’âme en sachant que les souverainistes de gauche mènent le Québec à l’abattoir que serait un troisième référendum perdu d’avance.

Trois «conditions» pouvant favoriser un ralliement enthousiaste de la droite au projet souverainiste et un triomphe de ce projet semblent évidentes. La droite devrait insister pour qu’une réforme du fédéralisme soit tentée avant un troisième référendum. Cette tentative pourrait soit fonctionner (c’est pourquoi elle constituerait un «beau risque» pour les souverainistes), soit échouer, et, de ce fait, augmenter les appuis au Oui. Les souverainistes devraient mettre de l’avant l’idée d’une association avec le Canada. À l’heure de la fermeture du marché américain, il faut plus que jamais associer ce projet au maintien du Québec dans un grand marché canadien. Enfin, tant la droite que le mouvement souverainiste auraient intérêt à lier le projet à une volonté de faire du Québec une nation plus riche, à l’image de l’Irlande et de Singapore qui ont profité de leurs indépendances pour mettre en œuvre des politiques de création de richesse.

Me Guillaume Rousseau

Professeur titulaire

Directeur des programmes de droit et politique appliqués de l’État

Faculté de droit

Université de Sherbrooke

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