Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«La descente aux affaires»: Fred Pellerin toujours aussi drôle et touchant

Le conteur présente son nouveau spectacle jusqu’à dimanche au Théâtre Maisonneuve

Photo Agence QMI, Mario Beauregard
Partager
Photo portrait de Raphaël Gendron-Martin

Raphaël Gendron-Martin

2023-03-02T18:06:20Z
Partager

Fred Pellerin pensait faire un nouveau conte sur l’argent, avec La descente aux affaires. Puis, il s’est rendu compte que son spectacle parlait plutôt du temps, voire même de l’amour. Dans son septième solo, le conteur de Saint-Élie-de-Caxton se montre encore une fois drôle et touchant. Du Fred Pellerin comme on l’aime, quoi! 

Fred Pellerin est un phénomène plutôt insaisissable. Depuis déjà plus de 20 ans, le conteur remplit ses salles à la grandeur du Québec, et même en Europe, sans véritablement faire de publicité.

Mercredi soir, pour le premier de cinq spectacles cette semaine au Théâtre Maisonneuve, la salle de la Place des Arts était archiremplie. Et le public voulait visiblement entendre les nouvelles histoires du conteur, tant les réactions étaient généreuses et enjouées.

Photo Agence QMI, Mario Beauregard
Photo Agence QMI, Mario Beauregard

C’est dans la pénombre, avec son accordéon, que le conteur a fait son entrée sur les planches. La scène de Maisonneuve a beau être imposante, Fred Pellerin la fait sienne et le conteur réussit aisément, et rapidement, à captiver l’audience.

Dans son nouveau conte, on suit Toussaint Brodeur, un personnage que les amateurs du conteur connaissent déjà depuis plusieurs années. Fred Pellerin y raconte de façon très imagée la relation de Toussaint avec la jolie Jeannette, qu’il finira par fiancer.

Publicité

Écouter Fred Pellerin en spectacle, c’est l’entendre être d’abord très sérieux, comme tous les moments où les personnages de son histoire décèdent et qu’ils vont rencontrer L’Éternité. «La vie, c’est un seul tour de manège», leur dit L’Éternité à ceux qui voudraient avoir plus de temps pour retourner vivre sur Terre.

Puis, il se fait cabotin et très comique, par exemple lorsqu’il demande comment on dit «grilled-cheese» en anglais, sous l’hilarité générale. «C’est le genre de choses que je dis à Saint-Élie et personne ne rit. Ça fait du bien, un public bilingue!»

Photo Agence QMI, Mario Beauregard
Photo Agence QMI, Mario Beauregard

Ni queue ni tête

On embarque avec plaisir dans ses récits qui ne font ni queue ni tête, comme la fois où il raconte que quelqu’un avait écrit sur son testament qu’il léguait son troupeau de vaches à ses enfants. Il léguait la moitié de ses vaches à son fils aîné, le 2/3 de ce qui restait, il le donnait à un autre enfant. Et le 2/3 de ce qui restait, il le donnait à l’autre. Vous suivez?

Dans La descente aux affaires, on parle beaucoup de Toussaint et Jeannette. Mais Fred raconte aussi les histoires de «l’énergumène de mononcle Richard», tout comme celles de Méo le barbier, «un gaucher refoulé qui ne le disait pas, il coiffait de la droite et il buvait de la gauche».

Parce que la musique n’est jamais bien loin, Fred Pellerin ponctue son spectacle de quelques très belles chansons, qu’il interprète à l’accordéon ou à la guitare. Il ne fait qu’une de ses compositions (Silence) et propose plusieurs reprises, dont S’il fallait qu’un jour, de Marjo, et Tu m’aimes-tu, de Richard Desjardins.

Au bout de 90 minutes d’histoires colorées, le conteur prend un ton plus sérieux pour nous faire comprendre à quel point le temps est précieux. «La vie, c’est un seul tour de manège», rappelle alors L’Éternité. Ce tour de manège, Fred Pellerin nous en a fait faire un très beau, mercredi soir.

Le spectacle La descente aux affaires, de Fred Pellerin, sera présenté ce soir jusqu’à dimanche, au Théâtre Maisonneuve. Il partira ensuite en tournée. Pour toutes les dates : fredpellerin.com

Publicité
Publicité