La démesure du football américain: «C’est surréaliste»

Philippe Asselin
SYRACUSE | Il suffit de faire un pas dans le vestiaire du centre d’entraînement de l’équipe de football de l’Université de Syracuse pour comprendre l’ampleur de la place qu’occupe ce sport chez nos voisins du Sud.
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L’établissement d’enseignement supérieur a récemment rénové ses installations. Les 105 étudiants-athlètes de l’Orange ont droit à un casier qui pourrait rendre jaloux les joueurs du Canadien de Montréal.
Le complexe sportif John A. Lally comprend un nouveau vestiaire, une salle d’entraînement, un centre de restauration, des salles de réunion, des bureaux et une foule d’autres commodités.
Il a été financé par des dons, dont un de 25 millions $ offert par John Lally, qui a joué comme garde à Syracuse de 1977 à 1981.
Adolescents et supervedettes
À la mi-avril, l’Orange a tenu son match intraéquipe annuel du printemps. Il y avait des milliers de partisans présents dans le JMA Wireless Dome pour assister à l’événement.
L’équipe avait organisé une séance de signatures d’autographes avant la partie. Malgré la pluie et le froid, ils étaient des centaines à faire la file pour obtenir la griffe et un petit moment avec les footballeurs qui sont âgés en moyenne de 18 à 23 ans.
Installés à quelques mètres de la table de leur fils, les parents d’Antoine Deslauriers trouvaient cela un peu surréaliste.
«C’est drôle de voir notre garçon dans cette situation. Je ne pense pas que nous allons nous y habituer, lance Stéphane Deslauriers. Il nous en fait vivre des choses!»

La grande séduction
Lui et son épouse, Yannie Methot, ont d’ailleurs accompagné le secondeur pour ses visites d’universités quand les meilleurs programmes de football des États-Unis essayaient de le convaincre de les choisir.
Ils ont été témoins de la démesure: les limousines qui attendaient Antoine pour l’amener à l’Université de la Géorgie, du traitement royal avec valet qui leur a été réservé en Caroline du Sud ou encore la haie d’honneur qui les attendait à Syracuse.
«C’est un peu ridicule d’être traités comme une reine et un roi», exprime Stéphane Deslauriers en riant.
Assurément pas du type à s’enfler la tête avec tout ça, les parents d’Antoine se laissent toutefois attendrir par des moments plus humains. Environ une minute après la conclusion de la séance d’autographes, un petit garçon d’une dizaine d’années se désole de ne pas avoir pu prendre une photo avec le nouveau joueur-vedette de l’Orange. Son père remarque le rouquin à environ 300 mètres et court à sa rencontre pour obtenir le cliché tant désiré.
Non loin, les parents jonglaient entre la surprise d’assister à ce moment et la fierté de voir celui qu’ils ont élevé s’arrêter pour discuter avec le jeune partisan.
