La démarche du gouvernement Legault pour une constitution du Québec donne lieu à un désolant spectacle d’hypocrisie

Il y a de très bonnes raisons de doter le Québec de sa constitution, mais l’exercice donne lieu à un spectacle d’hypocrisie partisane, vraiment désolant.

Le gouvernement Legault pose un geste d’autonomie fort en créant la loi qui énonce les valeurs et jette les bases des droits et libertés au sein de la nation québécoise.

Mais comment se fait-il que, ces dernières années, l’état-major du gouvernement ait mis les freins au projet de constitution que voulait mettre en branle le ministre de la Justice?

En haut lieu, on craignait une étiquette de «pelleteurs de nuages» alors que les Québécois vivaient des problèmes plus terre à terre.

Certains avaient un petit sourire en coin, comme s’il s’agissait seulement du hochet qu’agitait constamment Jolin-Barrette.

Or, aujourd’hui, à moins d’un an des élections, François Legault en fait une priorité absolue.

C’est devenu un «grand jour pour la nation québécoise».

On ne doute pas du tout de la sincérité du ministre Jolin-Barrette lui-même.

Quelle consultation?

Toutefois, une consultation itinérante dans tout le Québec aurait constitué une démarche plus rassembleuse et transpartisane.

Si on sillonne le Québec sur des questions comme l’aide médicale à mourir et le temps d’écran chez les jeunes, pourquoi ne pas le faire pour le texte devenant l’assise de la nation?

Le gouvernement Legault veut maintenant faire vite en toute fin de mandat, pour des raisons électorales.

Ça enlève beaucoup de noblesse à l’exercice et les envolées partisanes de tous puent la bataille de positionnement.

L’opposition aussi

Ainsi, le PQ fait fi d’une possible belle avancée pour le Québec en tranchant rapidement qu’une constitution ne sert à rien sans pays.

Pablo Rodriguez soutient que son parti votera pour une constitution lorsqu’elle sera rédigée par un gouvernement du PLQ.

Tous les partis d’opposition ont voté contre le dépôt du projet de loi.

C’est très mal parti, alors que le gouvernement caquiste prétend «rassembler les Québécois autour d’un symbole d’affirmation et de fierté».

À moins qu’il ne veuille surtout créer un débat paravent, qui laisse dans l’ombre différents échecs...