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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Bébé secoué à mort: la défense propose cinq ans d’emprisonnement pour Katy Jomphe

Le ministère public avait plaidé lundi pour l’imposition d’une peine de 12 ans pour la gardienne coupable de l’homicide involontaire de la petite Élyana, 10 mois

PHOTO D'ARCHIVES, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2023-10-31T18:26:21Z
2023-10-31T18:34:15Z
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Coupable d’homicide involontaire sur une fillette de 10 mois qu’elle gardait, Katy Jomphe a pris la parole mardi, jurant qu’elle n’était pas indifférente à la douleur des parents de la petite Élyana, sans toutefois s’excuser. «Permettez-moi de vivre cette tragédie à ma façon.»

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L’accusée de 42 ans a tenu à lire une courte déclaration mardi matin aux observations sur la peine qui devra lui être imposée. 

Même si la juge Sandra Rioux l’a déclarée coupable en mai dernier d’avoir secoué l’enfant dans un jugement étoffé d’une centaine de pages, Katy Jomphe a déploré que des gens «la croient coupable d’avoir pu faire du mal à cette petite».

Katy Jomphe (à gauche) au palais de justice de Québec, le 30 octobre 2023, accompagnée d'une proche venue la supporter lors des observations sur la peine dans son dossier d'homicide involontaire. Elle a été reconnue coupable du décès d'une fillette de 10 mois, qu'elle a secouée alors qu'elle la gardait dans son service de garde à domicile. Le drame est survenu le 1er mai 2018 à Sainte-Brigitte-de-Laval.
Katy Jomphe (à gauche) au palais de justice de Québec, le 30 octobre 2023, accompagnée d'une proche venue la supporter lors des observations sur la peine dans son dossier d'homicide involontaire. Elle a été reconnue coupable du décès d'une fillette de 10 mois, qu'elle a secouée alors qu'elle la gardait dans son service de garde à domicile. Le drame est survenu le 1er mai 2018 à Sainte-Brigitte-de-Laval. Photo Pierre-Paul Biron

«Ça, c’est dur à encaisser», a ajouté la gardienne en larmes, provoquant une réaction instantanée de colère chez les proches de la petite victime.

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«Pas indifférente»

Responsable criminellement d’avoir secoué à mort la fillette de 10 mois, Katy Jomphe a ajouté, dans sa lettre, voir les images du 1er mai 2018 défiler sans cesse dans sa tête.

«Je ne passe pas une journée sans me remémorer chacun des détails qui me rongent et me demande qu’est-ce que j’aurais pu faire de plus pour la sauver», a-t-elle insisté. 

Les seuls mots qu’a eus Katy Jomphe à l’intention des parents de l’enfant étaient pour les assurer de sa compassion malgré sa distance apparente.

«Bien que ces mots ne pourront jamais effacer la douleur et la peine, je tenais à souligner que je ne suis pas indifférente à l’épreuve que les parents ont pu vivre», a-t-elle affirmé en concluant sa déclaration.

Cinq ans pour la défense

Son avocat, Me Nicolas Déry, a suggéré mardi l’imposition d’une peine de cinq ans de pénitencier, plaidant qu’il s’agirait d’une sentence «au milieu de la fourchette haute».

«Ce que vous avez c’est un seul geste, une seule infraction», souligne Me Déry, décrivant la mort d’Élyana Linteau comme «une perte de contrôle» de l’accusée. Cette dernière travaille désormais comme femme de ménage depuis la fermeture de sa garderie.

«C’est un crime extrêmement grave, on ne le nie pas en défense. La gravité de l’infraction est reconnue, mais c’est Katy Jomphe que l’on doit condamner aujourd’hui, une personne sans antécédent judiciaire», a rappelé l’avocat de la défense.

Rappelons que le ministère public a quant à lui plaidé pour l’imposition d’une peine de 12 ans. Me Michel Bérubé estimait notamment que Katy Jomphe n’avait présenté aucun remords et qu’elle avait choisi de s’ouvrir une garderie même si elle connaissait son caractère «colérique et agressif», plaçant ainsi les enfants à risque.

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«Katy Jomphe se savait impulsive. Elle se savait agressive. Elle sacrait après des enfants. Des bébés. [...] Ici, il n’y a pas d’accident, il y a un geste d’une grande violence.»

Douleur et incompréhension

La petite victime dans cette affaire, Élyana Linteau, peut désormais être identifiée après que la famille eut demandé la levée de l’ordonnance de non-publication qui la protégeait.

Le père et la mère de l’enfant, Claude Jr Linteau et Jenna Rainville, ont livré de puissants témoignages lundi, rappelant l’impact de la mort de leur fillette sur leur vie et le drame de ses derniers instants.

Jenna Rainville, la mère d'Élyana Linteau, tuée par sa gardienne Katy Jomphe le 1er mai 2018. CRÉDIT PHOTO: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec
Jenna Rainville, la mère d'Élyana Linteau, tuée par sa gardienne Katy Jomphe le 1er mai 2018. CRÉDIT PHOTO: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec Photo Pierre-Paul Biron

Claude Jr Linteau, père d'Élyana Linteau, tuée par sa gardienne Katy Jomphe le 1er mai 2018. CRÉDIT PHOTO: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec
Claude Jr Linteau, père d'Élyana Linteau, tuée par sa gardienne Katy Jomphe le 1er mai 2018. CRÉDIT PHOTO: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec Photo Pierre-Paul Biron

«Ma fille, tu as disparu, laissant derrière toi un sillon de larmes et d’incompréhension. Tu as disparu laissant derrière toi une famille, dorénavant brisée par le drame et le chagrin», a confié Mme Rainville, rappelant que rien de cela ne serait arrivé n’eut été du passage de Katy Jomphe dans leur vie.

La juge Sandra Rioux rendra sa décision en février prochain.

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