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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

La crise du logement pourrait s’aggraver comme à Toronto, craint un organisme

2000 ménages sont toujours sans logement à l’approche du 1er juillet

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Zoé Arcand

2025-06-30T04:00:00Z
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La crise du logement au Québec pourrait devenir aussi grave que dans les autres provinces canadiennes si rien n’était fait pour rendre le marché plus abordable alors que 2000 ménages cherchent toujours un appartement pour le 1er juillet.

«On voit ce qui se passe dans les grandes villes du Canada, et la même chose est en train de se passer au Québec parce que les gouvernements ont laissé ça aller», déplore la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme.

À Toronto, où le loyer moyen est de 2600$ par mois, les locataires «consacrent une part plus importante de leurs revenus au logement que les habitants de presque toutes les autres villes du monde», rapporte l’Oxford Economics dans son index des métropoles du globe pour 2025.

Un organisme craint que la crise du logement s'empire au point de devenir aussi grave que dans les autres grandes villes canadiennes le 29 juin 2025. Photo Zoé Arcand
Un organisme craint que la crise du logement s'empire au point de devenir aussi grave que dans les autres grandes villes canadiennes le 29 juin 2025. Photo Zoé Arcand Photo Zoé Arcand

Bien que le prix des loyers demeure plus abordable ici, «les résidents consacrent de plus en plus de leurs revenus au logement», souligne cette firme de conseils économiques.

Les prix augmentent partout

En 2019, le prix mensuel moyen d’un 4 1⁄2 dans la métropole québécoise se situait à 1130$. En 2025, ce chiffre a bondi de 71% pour atteindre 1930$ par mois, selon Statistique Canada.

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Pour la Ville de Québec, le loyer moyen des logements locatifs, toutes grandeurs confondues, est passé de 838$ par mois en 2019 à 1121$ en 2024, selon les données de la municipalité.

D’autant plus que les propriétaires augmentent en moyenne les loyers de 20% lors de la signature d’un nouveau bail pour un 4 1⁄2, selon le FRAPRU, même si les revenus des Montréalais sont «parmi les plus bas des villes de l’Amérique du Nord», lit-on dans l’index.

Le FRAPRU a «raison d’être inquiet, croit Despina Sourias, membre du comité exécutif et conseillère associée à l’habitation, à la salubrité et à la protection du parc de logements locatifs.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«On doit prendre ça au sérieux pour éviter que la crise devienne aussi grave qu’à Toronto ou Vancouver», dit-elle.

Car les effets de la crise du logement, comme l’augmentation de la vulnérabilité et de l’itinérance, s’observent dans plusieurs villes québécoises et même en milieu rural, observe Mme Sourias.

Pris à la gorge

«De plus en plus de locataires sont pris à la gorge et dépensent plus de 50% de leurs revenus dans leur loyer sans que les salaires augmentent en conséquence», déplore Mme Laflamme, soulignant que cela signifie moins d’argent investi dans l’économie locale.

Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) Clara Loiseau / JdeM

Le Cabinet de la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, croit que «la vraie solution à la crise, c’est d’augmenter l’offre, dont celle de logements sociaux et abordables», et célèbre le fait qu’il n’y a «jamais eu autant de logements financés par un gouvernement en construction».

«Il faut cesser de penser qu’on va régler cette crise en construisant plus de logements, croit pour sa part la porte-parole du FRAPRU. Quand on les construit, ils sont tellement chers que ça fait augmenter l’inabordabilité.»

La solution se trouve, selon elle, dans l’augmentation de logements mis hors marché et l’instauration d’un registre des loyers, ce que demande également la Ville de Montréal.

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