La course à la direction du PLQ: les candidats jettent les gants face à Pablo Rodriguez

Nicolas Lachance
Les candidats à la direction du PLQ ont critiqué le rôle joué par Pablo Rodriguez dans les empiétements du gouvernement fédéral en matière de santé et d’éducation lorsqu’il était ministre à Ottawa.
Il aura fallu attendre le quatrième débat pour que les libéraux sortent les gants. La cible fut toutefois unique: Pablo Rodriguez, meneur dans les sondages.
Le débat portait sur les services publics.
Les premières attaques sont venues de Karl Blackburn, lors de l’échange sur le système de santé. Il a accusé Rodriguez d’avoir «défendu plus souvent les politiques d’Ottawa à Québec que celles du Québec à Ottawa en matière de santé, une compétence québécoise», a-t-il lancé, avertissant les militants de ne pas se fier uniquement aux sondages de notoriété.
Répliquant du tac au tac, Pablo Rodriguez a affirmé s’être «toujours tenu debout pour le Québec» et n’avoir «de leçon à recevoir de personne».

Charles Milliard a alors insisté, demandant directement à l’ex-ministre du gouvernement Trudeau quel rôle devrait jouer le fédéral en santé et en éducation.
«Accompagner le Québec dans ses choix», a répondu Pablo Rodriguez.
Une réponse aussitôt rejetée par Charles Milliard: «La bonne réponse, c’est: rien», a-t-il tranché. «Je suis d’accord avec Charles», a renchéri Karl Blackburn.
Mais l’attaque la plus virulente est venue du jeune agriculteur Mario Roy, qui a déclaré que le gouvernement Trudeau–Rodriguez avait «détruit l’économie» et «fermé nos marchés».
En point de presse après le débat, Pablo Rodriguez a plaidé qu’il était le meilleur pour négocier avec Ottawa, qu’il connaissait beaucoup de monde dans le cabinet de Marc Carney.
«J’ai la compréhension, j'ai la connaissance et j'ai les contacts», a-t-il signalé.
Pablo Rodriguez semble «s’ennuyer du PLC», a plaidé Karl Blackburn, soutenant que son adversaire a beaucoup parlé de ses années où il était ministre au fédéral.
Sur le 3e lien
Même lors du débat sur le troisième lien à Québec, M. Rodriguez s’est retrouvé isolé. Il est le seul à s’opposer à un lien routier, misant plutôt sur la solution proposée par la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le plan CITÉ: un tunnel réservé au transport collectif.
«Je viens de sauver 10 milliards de dollars avec ce projet-là», a-t-il plaidé.
Karl Blackburn en a profité pour l’attaquer de nouveau: «Tu n’as pas beaucoup de crédibilité en matière de gestion des fonds publics», lui a-t-il lancé, lui qui appuie un troisième lien routier.
Cette déclaration a fait réagir la salle, entre rires et étonnement.
«Il a fallu plusieurs débats pour se dégeler», a plaisanté le candidat Marc Bélanger, ajoutant: «Moi, je suis dégelé.»
Tous les autres candidats estiment qu’un lien routier est essentiel pour l’économie et pour la ville de Québec.
«On a besoin d’un lien dès demain», a soutenu Charles Milliard.
Malgré les critiques, c’est néanmoins Pablo Rodriguez qui a reçu les applaudissements les plus nourris à la fin du débat.