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L'article provient de TVA Sports
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Samuel Girard fête la coupe en rockstar

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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2022-07-10T12:52:12Z
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C’est à bord d’un bateau remorqué par un camion que Samuel Girard a paradé avec la coupe Stanley dans les rues de son Roberval natal, dimanche, avant d’aller rejoindre des centaines de ses plus grands fans qui l’attendaient en chantant le traditionnel «olé olé».

Une fois descendu de son embarcation, les joues rougies par le chaud soleil après cette balade de plus d’une heure, le défenseur a soulevé le trophée à bout de bras devant la marina.

Puis, il a rapidement englouti une cannette de bière qu’il a ensuite lancée dans la foule. Il a été imité par son père, Tony, et l’un de ses frères.

Chez les Girard, les succès de Samuel sont le fruit de nombreux sacrifices. Les siens, bien sûr, mais aussi ceux de ses parents et de son aîné, Jeremy.

«Leur coupe»

Et de toute évidence, la famille comptait fêter en grand ce qu’ils considèrent aujourd’hui comme «leur coupe». Parce que, fait remarquer le défenseur du haut de ses 24 ans, «on ne sait jamais si on va en gagner une autre dans sa vie».

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«La parade a été festive pas mal, a raconté au Journal le numéro 49 de l’Avalanche. Ç’a été le fun de voir tous ces gens qui m’encouragent. Pas seulement ceux du Lac ou du Saguenay, mais aussi les gens de Shawinigan qui ont fait le déplacement jusqu’ici, dont ma famille d’accueil [avec les Cataractes].»

Mais bien sûr, ceux du Lac-Saint-Jean avaient une place particulière dans son cœur. Une visite de la coupe dans la région, c’est rare. La dernière remonte à il y a 14 ans, quand la municipalité de Roberval avait remporté le concours Kraft Hockeyville.

Avant cela, c’est «le Bleuet bionique», Mario Tremblay, qui avait été le dernier à véritablement parader avec le trophée au Lac, dans les rues d’Alma, en 1986.

«Merci de venir me voir et de me supporter ! a lancé Girard à ses partisans massés devant la marina. Ça fait depuis que je suis jeune que je travaille pour ça.»

L’arrière n’avait qu’un seul regret : il aurait voulu que davantage de jeunes hockeyeurs de la région obtiennent leur photo avec la coupe Stanley.

Mais ils étaient des centaines d’amateurs de hockey à attendre pour poser avec le trophée, et les organisateurs ont éventuellement dû couper court à cette séance de photos.

Boire dans la coupe

Légèrement abîmé par son compatriote Nicolas Aubé-Kubel, le soir du triomphe de l’Avalanche face au Lightning, le bas de la coupe avait retrouvé sa forme originale pour son passage au Québec.

Le défenseur comptait s’en servir pour ce qui semble être son utilisation la plus commune : pour faire boire de l’alcool à ses amis.

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Le plancher du restaurant de la marina, qui accueillait tous les proches de Samuel pouvait d’ailleurs en témoigner dimanche soir.

«Ce que j’ai fait avec la coupe, c’est que j’ai mis de la boisson dedans, a-t-il lancé en riant. Je voulais qu’un maximum de mes proches puissent boire dedans.»

En matinée, son père, Tony, avait dit à Salut, bonjour ! qu’il voulait remplir le trophée de tourtière et de doré. Difficile de confirmer toutefois si le mets traditionnel du Lac avait bel et bien été dégusté dans la coupe, car effectivement, c’est le houblon qui y occupait une place de choix lors du passage du Journal.

Ça fait passer la douleur

Une fracture du sternum subie contre les Blues a limité Girard à sept matchs lors des dernières séries. Sa blessure «va mieux de jour en jour», mais son objectif pour le moment «est juste de profiter de la victoire de l’Avalanche». Et, par chance, la douleur n’est pas trop intense quand il soulève la coupe. Parce que le bonheur d’avoir ce privilège, laisse-t-il sous-entendre, chasse le mal.

Espérons qu’il en soit de même pour les maux de tête qui suivront les célébrations.

Le trophée de toute la famille

Frère aîné de Samuel Girard, Jérémy n’a jamais vu ses parents voyager durant la jeunesse de leurs quatre enfants. Il ne se souvient pas non plus qu’ils les aient fait garder une seule journée, afin de faire une sortie en amoureux.

«Tout ce qu’ils faisaient, c’était pour nous autres, a raconté au Journal un Jérémy émotif dimanche. Pour ma sœur Jessica, pour mes frères Samuel et Christopher, et pour moi.»

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Jérémy lui-même a fait de grands sacrifices dans l’espoir que Samuel atteindrait un jour la Ligue nationale.

La famille Girard ne roulant pas sur l’or, il a accepté, un jour, de délaisser le hockey de haut niveau quand il était chez les midgets, afin que son petit frère pût continuer dans le AAA.

Un geste qu’il a vu être récompensé une première fois lorsque son cadet a été repêché par les Predators, en 2016.

Puis, il y a deux semaines, lorsque l’Avalanche a remporté la coupe Stanley.

Car, même s’il n’était pas de la formation, souffrant d’une fracture au sternum, «Samuel est un membre important de l’équipe», souligne Jérémy.

Il a pleuré

C’est à la télévision qu’il a regardé la sixième rencontre de la finale contre le Lightning, après avoir assisté aux deux premiers matchs à Denver.

«Quand le 0:00 s’est affiché au tableau, je me suis mis à pleurer, j’ai lâché un cri. J’ai réveillé ma blonde, presque les enfants», s’est remémoré Jérémy.

«C’est là que j’ai réalisé qu’on avait gagné, a-t-il poursuivi. Pas juste Sam, mais toute la famille. On a gagné.»

Donner son cœur

En entrevue à Salut Bonjour à l’antenne de TVA, dimanche matin, le père des Girard, Tony, avait lui aussi souligné que cette coupe était celle «de toute la famille».

Il avait mentionné la générosité de Jérémy, qui a «donné son cœur, son sport pour Samuel».

«Sam me l’a encore dit récemment, que c’était grâce à son frère tout ça. J’en parle et ça me rend émotif», a pointé M. Girard.

«Aujourd’hui, c’est le sacrifice d’une famille qu’on célèbre. On peut être fiers», a ajouté Jérémy.

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