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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

La CORPIQ s’oppose à la certification de propriétaire responsable

Benoit Ste-Marie, Directeur général de la CORPIQ
Benoit Ste-Marie, Directeur général de la CORPIQ Photo courtoisie
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Félix Lacerte-Gauthier

2022-06-07T22:34:00Z
2022-06-08T01:45:58Z
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Selon la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), la Certification de propriétaire responsable, que compte mettre en place la Ville de Montréal, apportera davantage de problèmes qu’elle n’en résoudra.

«Il faut regarder les sources d’une problématique avant de légiférer. En apportant des réponses coercitives, on ne va pas dans la bonne direction», a soutenu Benoit Ste-Marie, directeur général de la CORPIQ.

Celui-ci réagissait en marge de l’audition des mémoires pour la Certification, qui se déroulera mercredi à la Commission sur le développement économique et urbain et l'habitation de la Ville de Montréal.

Annoncée par l’administration Plante en février, après qu’elle l’eue promis en campagne électorale, la mesure forcera les propriétaires d’immeuble de huit logements et plus à obtenir une certification avant de pouvoir louer leurs logements.

La Ville exigera notamment une preuve de l’entretien adéquat du bâtiment. La Certification a pour but d’encadrer les propriétaires négligents et de favoriser l’entretien préventif des bâtiments, afin notamment de réduire le nombre de logements insalubres.

«Pour résoudre ses problèmes là, ça prend la collaboration du locataire. En grande partie, si on ne l’a pas, c’est dû à des troubles de santé mentale», a affirmé M. Ste-Marie.

Selon lui, la majorité des problèmes auxquels peuvent faire face les locataires sont réglés dans un court délai par les propriétaires.

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«Les propriétaires font une gestion adéquate de leur immeuble. Il y a des cas qui sont amenés à la Régie. Vous pouvez intervenir auprès des gens qui sont négligents, mais ils le font déjà», estime M. Ste-Marie

La plupart des problèmes de salubrités seraient plutôt liés à une question de «comportement humain», selon ses dires. Il réitère son constat qu’une grande part serait due à cas de santé mentale. «Ça demande une solution humaine, en impliquant davantage les organismes communautaires», a-t-il donné en exemple.

Réplique

Du côté de la Ville, on estime que la CORPIQ devrait plutôt gérer les cas de propriétaires problématiques, plutôt que de blâmer les locataires.

«Au lieu de pointer du doigt les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, la CORPIQ devrait prendre ses responsabilités et se mettre en mode solution pour limiter les gestes répréhensibles d’une minorité de propriétaires qui doivent eux aussi contribuer à la santé du parc locatif», a commenté le vice-président du comité exécutif, Benoit Dorais.

«Les problèmes à régler visés par le projet de Certification Propriétaire responsable dépassent largement les questions de vermine. Ils concernent également les moisissures comme des infiltrations d’eau, la solidité de l’immeuble, comme les balcons et escaliers, et la sécurité des accès, comme des portes et fenêtres fonctionnelles», a-t-il ajouté.

Du côté de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, on estime que la certification «rate carrément la cible».

«Nous ne pouvons pas ignorer leurs critiques qui engendrent d’importantes questions au sujet du niveau de préparation de cette administration avant de déposer son projet. Nous ne voyons pas comment l’administration pourra aller de l’avant sans modifications majeures de leur projet initial», a déclaré Sonny Moroz, porte-parole de l’opposition en matière d'habitation.

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