Guerre en Ukraine: la communauté russo-ukrainienne dénonce la situation à Québec
Jérémy Bernier
Une centaine de Québécois d’origine russe ou ukrainienne se sont réunis devant l’Assemblée nationale du Québec pour dénoncer ce qu’ils qualifient «d’agression gratuite».
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«C’est un cauchemar auquel je n’arrive à croire. Je suis déchiré par cette agression de mon propre pays», raconte émotivement Larisa Nesterova, qui a immigré au pays voilà trois ans.
© Photo Jérémy Bernier
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«Je suis russe et j’ai honte», lit-on sur la pancarte qu’elle tient entre les mains.
«La propagande au pays est très forte, j’ai des amis qui sont convaincus que la Russie ne fait que se défendre contre un génocide des russophones dans l’est de l’Ukraine», témoigne la jeune femme.
Un soutien nécessaire
Mme Nesterova se trouvait aux côtés d’une centaine d’autres sympathisants de la cause ukrainienne devant l’Assemblée nationale du Québec. Le groupe a entamé une marche en soutien à leur patrie, qui est mise à feu et à sang depuis trois jours.
«C’est tout ce qu’on peut faire. Il faut que nos proches sachent qu’ils ne sont pas seuls», soupire Polina Khrystyuk, organisatrice de l’événement.
La grande majorité de sa famille se trouve encore en Ukraine, dans le centre-est du pays. «Ils vivent dans la peur, mais ils tiennent debout», affirme Mme Khrystyuk.
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Un prétexte
Juste avant la marche, les manifestants ont écouté l’hymne national ukrainien, main sur le cœur, en envoyant des ondes positives à leurs compatriotes. La plupart affichaient une mine dépitée, inquiète pour leurs proches coincés au pays.
«La situation n’est pas bonne. Mes parents vivaient près du Donbass, mais ils ont dû quitter parce qu’il y avait beaucoup de tanks et de missiles», explique Andree Gluchenkov.
«Poutine veut dénazifier l’est de l’Ukraine, ça ne fait aucun sens. Ce n’est qu’un prétexte pour étendre son territoire», peste son fils Danilo.
Invasion russe: les Ukrainiens établis à Montréal se disent inquiets
Les membres de la communauté ukrainienne du Québec s’inquiètent pour leurs familles, qui, pour la majorité d'entre elles, sont restées en Ukraine.
Agence QMI
Depuis vendredi, plusieurs dizaines de manifestants se rassemblent devant le consulat russe de Montréal afin de protester contre le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Originaire de l’Ukraine, Ninel Strelkovska, qui réside à Montréal depuis six ans, se désole de l’état de son pays natal, si bien que «depuis trois jours, [elle] ne peut pas dormir, [elle] ne peut pas manger ni boire ni travailler.»
«Tous mes proches sont en danger», a-t-elle dit en ajoutant qu’elle tentait d’écrire des courriels aux membres du Parlement dans l'espoir que les choses changent, mais sans résultat.
Pour sa part, Dominika Konevyck, une adolescente montréalaise d’origine ukrainienne, s’inquiète pour sa famille.
«Je m’inquiète pour mes cousines, pour mes tantes... Juste l’été dernier, j’étais en Ukraine. L’Ukraine était très belle, très vivante. Maintenant, quelqu’un vient et détruit tout le travail», a-t-elle expliqué.