La commission d’urbanisme tranchera sur l’avenir du vieux Colisée de Québec
La Ville étudie l’alternative de le conserver ou non; le maire Marchand avait réitéré en mars son choix de le démolir.


Stéphanie Martin
Au terme des consultations publiques sur l’avenir du secteur du Colisée, la Ville de Québec étudie l’alternative de conserver ou non le vieil édifice, que le maire Bruno Marchand préférerait démolir; il reviendra à la commission d’urbanisme de trancher.
«Pour trancher cette possibilité-là, on va aller voir la commission d’urbanisme et de conservation d’ici les Fêtes pour voir si d’un point de vue patrimonial ça vaut la peine ou pas de garder ce bâtiment-là», a indiqué en entrevue la présidente d’ExpoCité et membre du comité exécutif responsable du patrimoine, Mélissa Coulombe-Leduc.
La Ville de Québec a fait le point jeudi sur sa réflexion autour du secteur nord-est d’ExpoCité, où est situé le vieux Colisée, maintenant que les consultations se sont achevées. Si les citoyens avaient marqué leur attachement envers l’ancienne enceinte des Nordiques, comme l’avait constaté Le Journal en avril, les discussions plus larges avec notamment des experts et des répondants d’une consultation en ligne n’ont pas permis de «dégager de consensus» sur le maintien ou non de l’édifice, explique Mme Coulombe-Leduc.
«Pas rentable»
En mars, le maire Marchand avait réaffirmé sa volonté de démolir le Colisée parce qu’il n’était «pas rentable» et que sa mise aux normes coûterait «un prix de fou», mais il se disait à l’écoute du résultat des consultations, ce que son bureau a réitéré en mai. Son équipe politique avait présenté en campagne un projet d’ensemble résidentiel sur le terrain, sans le Colisée.
Maintenant que les consultations sont terminées, deux scénarios se dégagent: le maintien de la fonction événementielle du lieu «en tant que parc d’expositions et lieu emblématique de divertissement» ou le développement d’un pôle mixte «intégrant espaces résidentiels et culturels tout en conservant une fonction événementielle», a soumis la Ville.
Arches patrimoniales
Pour ces deux options, une question demeure: conservera-t-on l’emblématique Colisée? L’analyse «portera notamment sur l’impact de la conservation ou non du Colisée dans chaque option». C’est l’enjeu qu’aura à trancher la commission d’urbanisme dans les prochaines semaines. Car si les arches du Colisée ont été reconnues comme étant patrimoniales, le bâtiment actuel «n’a plus du tout la même valeur patrimoniale que le bâtiment d’origine», plaide Mme Coulombe-Leduc, depuis qu’on l’a agrandi et que sa façade est devenue rectangulaire. «Un geste irréversible», selon les experts en patrimoine de la Ville.
L’administration Marchand ne s’engage à rien pour le moment, même advenant une décision de la commission visant à conserver le bâtiment. «On traversera le pont quand on sera rendus à la rivière. Nous, on veut aller voir la commission pour préciser la suite des choses», dit la conseillère, qui précise néanmoins que les avis de la commission ont un caractère obligatoire.
Elle souligne que le Colisée n’est pas idéalement positionné «pour permettre un réaménagement optimal» du site.
Secteur du Colisée: éléments retenus des consultations citoyennes et d’experts
- Un grand espace multifonctionnel intérieur
- Un verdissement ambitieux: passage de 12% à 25% et plus
- Des déplacements actifs favorisés
- Des espaces publics extérieurs
- Une évolution des stationnements: options à étages ou en sous-terrain
Source: Ville de Québec
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