La comédienne Marie Charlebois: comment conjugue-t-elle avec la vie de pigiste?
Nathalie Slight
La troupe Les éternels pigistes nous a invités à une répétition de leur nouvelle création intitulée Flambant nue. Au-delà de la pièce de théâtre qui prenait forme sous nos yeux, ce qui ressort de cette lecture, c’est la grande complicité qui lie les comédiens. Rencontre avec la sympathique Marie Charlebois.
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Marie, tu es l’une des fondatrices des Éternels pigistes. Comment est née cette troupe de théâtre?
En 1996, Patrice Coquereau a joué dans Le jeu du pendu de l’auteur Pierre-Michel Tremblay. Après avoir présenté la pièce au Saguenay, il a réuni des amis comédiens pour monter la pièce à Montréal. Isabelle Vincent, Christian Bégin, Pier Paquette et moi étions de cette première pièce autogérée. Nous avons eu tellement de plaisir ensemble, que nous avons fondé Les éternels pigistes. Pour notre première création, la pièce Quelques humains, j’ai fait ma toute première mise en scène.
Depuis presque une trentaine d’années, tu te promènes entre le jeu et la mise en scène. Qu'est-ce que tu aimes le plus entre les deux?
Habituellement, lorsque je joue dans une pièce des Éternels pigistes, j’assure aussi la mise en scène; les deux sont donc indissociables. Dans la pièce que nous montons présentement, Flambant nue, j’ai cette fois décidé de ne pas me mettre cette pression sur les épaules et de me concentrer uniquement sur le jeu parce que j'avais envie d'être libre et de simplement m’amuser. Mais cela dit, j’aime toujours autant la mise en scène. Alors, ce n’est que partie remise.


Quel est l’avantage de monter une pièce de théâtre avec des amis?
Comme on se connaît depuis plus de 30 ans, notre complicité est unique. Pour vous donner une image, c’est un peu comme lorsque je jase avec ma cousine préférée. On a beau ne pas se voir durant de longues périodes, chaque fois qu’on se parle, on reprend exactement là où on avait laissé. C’est le même feeling que j’ai avec Les éternels pigistes. On ne se voit pas chaque semaine pour prendre un verre, mais quand je travaille avec eux, j’ai l’impression de retrouver ma deuxième famille.
Quelle est la clé de votre amitié?
J’ai beaucoup d'admiration pour Isabelle, Christian et Pier. On se fait beaucoup rire, on se trouve drôles et on se trouve niaiseux. D’ailleurs, on se connaît tellement bien que parfois, on sait exactement ce que l’autre va dire, avant même qu’il ne prononce un mot! (rires) Quand on travaille ensemble, on ne commence pas de zéro, on n’a pas à bâtir une complicité: elle est déjà là!
Votre troupe de théâtre se nomme Les éternels pigistes. Vis-tu bien avec le fait de vivre de contrat en contrat depuis 30 ans?
Pour être zen en tant que pigiste, il faut faire beaucoup de méditation. (rires) Sincèrement, je me considère comme privilégiée, parce que j’ai toujours réussi à gagner ma vie avec mon métier. Je ne vous cacherai pas que j’ai traversé des périodes difficiles. Monétairement parlant, ç’a parfois été rough, mais j’ai toujours fini par rebondir.
Tu évolues surtout au théâtre. Aimerais-tu faire plus de télévision?
Mon dernier rôle au petit écran remonte à la quotidienne Indéfendable en 2022. J’y campais une pauvre dame victime de violence conjugale, qui a connu une fin tragique. Malgré la lourdeur de l’intrigue, j’ai eu un fun fou à incarner cette femme durant huit épisodes. J’en prendrais plus, c’est certain! Que ce soit au théâtre ou à la télévision, ce que j’apprécie par-dessus tout de mon travail, c’est l’esprit d’équipe.
Outre le travail, quelles sont tes passions?
Depuis une vingtaine d'années, j'ai un petit chalet à la campagne, dans les Cantons-de-l’Est. Au départ, c’était assez humble comme endroit, mais à force de faire des rénovations et d’aménager le terrain, c’est devenu un véritable paradis avec une rivière, une plage et un grand potager. Avec le temps, même si je suis zéro manuelle, je découvre que ça me fait du bien de travailler de mes mains. Ça me permet de sortir de ma tête et de décrocher. Même chose pour les voyages.
As-tu un voyage de prévu prochainement?
Oui, je pars en Italie. Il s’agit de mon troisième séjour dans ce pays. Cette fois, ma copine et moi allons découvrir Les Pouilles, une région située au sud de l’Italie, exactement dans le talon de la botte.
Parles-tu italien?
Pas du tout! J’ai téléchargé Duolingo sur mon cellulaire, mais je ne suis pas assez assidue. Je pense vraiment que pour apprendre une langue, il faut être en totale immersion. Peut-être qu’un jour j’irai jouer dans une pièce de théâtre en Italie et que ça me permettra d’apprendre cette langue que je trouve si jolie. Qui sait?
Pour en savoir plus sur les représentations de la pièce Flambant nue, mise en scène par Cédrik Lapratte-Roy: https://eternelspigistes.com/