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L'article provient de Le Journal de Montréal

La comédienne française Laura Lalande partage son récit initiatique de marcheuse sur les routes de la France et de l’Europe, à la recherche des chemins de Compostelle méconnus ou délaissés

«Je suis une pèlerine à part»

Laura Lalande raconte son parcours initiatique sur le Chemin de Compostelle dans son nouveau livre.
Laura Lalande raconte son parcours initiatique sur le Chemin de Compostelle dans son nouveau livre. Photo ASTRID DI CROLLALANZA
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2025-07-06T13:00:00Z
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Des longues marches à pied, notamment sur les sentiers de Saint-Jacques-de-Compostelle, au cheminement intérieur, la comédienne et aventurière française Laura Lalande partage un récit tout en poésie, en tendresse et en introspection dans 3000 km: Des chemins de terre aux sentiers de l’âme. Elle raconte comment les rencontres fortuites, les hasards du voyage, la marche sont pour elle source de questionnement, d’évolution et de transformation.

Laura Lalande raconte comment la marche en solo lui permet de faire tout un cheminement intérieur.
Laura Lalande raconte comment la marche en solo lui permet de faire tout un cheminement intérieur. Photo fournie par ÉDITIONS ALBIN MICHEL

En 2015, Laura Lalande a 28 ans. Sa vie d’adulte va des petits espoirs aux grandes désillusions. Pour trouver sa place dans le monde, elle décide de marcher de Paris à Bordeaux, sa ville natale, en empruntant le fameux chemin de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Pendant huit ans, Laura Lalande quitte Paris à pied, chaque saison, comme un rituel de questionnement et de réconciliation. Après plus de 3000 km à pied, en solo, elle trouve des réponses à ses questionnements.

Avec sincérité, elle témoigne de ses aventures, des portes qui s’ouvrent, de la confiance retrouvée, sur le chemin de la résilience, des rencontres marquantes. Ce livre est en quelque sorte son journal de bord.

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«Un second voyage»

«Pour moi, l’écriture, c’est comme un deuxième voyage, dans le sens où c’est une façon d’approfondir ce qui a été vécu», commente-t-elle en entrevue.

«Dans la vie, on ne peut pas être partout en même temps. Et pourtant, certains détails vont nous marquer; et d’autres, non. Le fait d’écrire et de réécrire me permet d’approfondir certaines situations, de comprendre le sens de certaines rencontres que je n’avais pas vu la première fois. C’est vraiment un voyage à part entière.»

«Une forme de foi»

Laura Lalande ajoute que les longues marches lui ont apporté quelque chose de plus sur le plan spirituel, «une forme de foi qui n’est pas rattachée à une religion, bien qu[’elle ait] reçu une éducation catholique».

«Ma spiritualité est très personnelle, et elle est va être reliée à la nature, aux forces de la nature, aux forces de la terre, à la lumière qui se trouve dans chaque être humain. Et à ce choix de voir le meilleur en chaque être humain, quoi qu’il arrive.»

Ce livre est vraiment un hommage à ces rencontres et à cette foi qui anime tous les marcheurs, les pèlerins, même si on n’est pas croyant, ajoute-t-elle. «Je crois qu’il y a toujours un moment où on se rend compte qu’il y a toujours la bonne personne au bon moment, alors qu’on ne s’y attend pas.»

Des chemins qui ont changé

Les chemins de Compostelle d’aujourd’hui ne sont pas nécessairement ceux empruntés il y a plusieurs siècles par les pèlerins qui voulaient rendre hommage à saint Jacques, dont les restes auraient été trouvés en Galicie au IXe siècle. Les itinéraires tracés depuis sillonnent l’Europe et sont parcourus par des milliers de randonneurs et de pèlerins.

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«Je suis un peu une pèlerine à part, explique Laura Lalande. Je fais beaucoup de chemins de Compostelle oubliés. Il y en a énormément qui ont été délaissés, qui ne sont plus empruntés.»

«La France est irriguée de chemins de Compostelle: il y en a énormément qui ne sont pas connus, comme celui qui va à Amiens, dans le nord de la France, celui qui va à Reims, à l’est.»

«Parfois, ils passent par certains chemins de randonnée classiques. Parfois, ils empruntent des routes avec des voitures. Parfois, c’est moi-même qui décide de faire d’autres chemins.»

Un cadeau qu’on s’offre

La marche permet de se mettre à son propre rythme, explique l’aventurière. «On s’offre vraiment ce cadeau.» Et pour elle, le vrai chemin se fait seul. «Le vrai chemin est vers soi-même et il se traduit par un extérieur où on chemine, mais en réalité, c’est à l’intérieur que l’on chemine.»

3000 km: Des chemins de terre aux sentiers de l’âme

Laura Lalande

Éditions Albin Michel

Environ 240 pages

  • Laura Lalande est comédienne, écrivaine et aventurière.
  • Depuis huit ans, elle effectue de longues routes à pied et partage son expérience et sa vision du monde sur les réseaux.
  • Elle présente aussi des conférences théâtralisées, Moi aussi, je viens de loin.
  • Elle aimerait énormément venir au Québec.
«Paradoxalement, plus je marche loin de chez moi, plus je me rapproche de moi. Ma maison change à chaque instant. Je ne m’accroche plus à une construction extérieure pour définir mon “chez moi”: je suis chez moi en permanence. Je trouve ma boussole intérieure, je suis capable de faire mes choix sans avis ni influence. Je prends refuge en moi-même.»
–Laura Lalande, 3000 km: Des chemins de terre aux sentiers de l’âme, Éditions Albin Michel

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