«La colère s’est transformée en peur»: Mark Carney continue de dominer les intentions de vote

La peur profite à Mark Carney, qui poursuit sa domination dans l’opinion publique au Québec et dans le reste du Canada. Mais son succès aux urnes le 28 avril pourrait être compromis en fonction de ce que dira et fera le président Donald Trump. 

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Un sondage Léger–Le Journal–TVA Nouvelles–National Post effectué entre le 26 et le 31 mars auprès de quelque 3002 répondants a trouvé que les libéraux sont en zone majoritaire avec 44% des intentions de vote..

«La colère s’est transformée en peur», explique le sondeur Jean-Marc Léger. «La colère qui portait Pierre Poilievre contre Justin Trudeau, contre le gouvernement, contre le système, s’est transformée dans une autre émotion.»

Les conservateurs de Pierre Poilievre demeurent relativement solides avec 38 % des voies, mais la remontée des libéraux est dopée par une baisse marquée du Bloc Québécois au Québec et l’effondrement du Nouveau parti démocratique (NPD).

«C’est une campagne unique, bordélique. Il n’y a pas une campagne dans l’histoire qui peut se comparer à celle que l’on vit maintenant», selon Jean-Marc Léger.

Plus difficile pour la compétition depuis janvier

Après avoir atteint les bas-fonds au tournant de l’année 2025, les libéraux ont commencé à remonter la pente après le départ de Justin Trudeau.

Depuis l’arrivée de M. Trump au pouvoir, les menaces et les insultes envers le Canada ont offert à Mark Carney l’occasion en or de se présenter comme le rempart le plus sûr contre nos voisins.

Après une semaine de campagne, le vote est plus ferme qu’il ne l’était il y a quelques semaines: 64% des personnes sondées affirment que leur choix est «définitif», ce qui rétrécit la marge de manœuvre pour les adversaires des libéraux.

Le mystère québécois

La bonne performance de M. Carney est notamment due à l’accueil chaleureux que lui réservent les Québécois, malgré une première semaine marquée par des bourdes et quelques prises de position controversées.

Ces derniers ont passé l’éponge sur son refus de participer au Face-à-Face de TVA, sur le fait qu’il ait confondu deux tueries importantes dans l’histoire du Québec, qu’il promet d’intervenir contre la loi 96 en Cour suprême et que 48% des Québécois jugent qu’il maîtrise «mal» le français.

Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont diffusée sur les plateformes QUB et simultanément au 99,5 FM Montréal :

Même si M. Carney domine au Québec, la bataille n’est pas gagnée: c’est ici que l’on retrouve le plus haut taux d’indécis (45%), dont 40% des électeurs libéraux et 41% chez les bloquistes.

Pour l’instant, le PLC obtient 44% et écrase la compétition au Québec en reléguant le Bloc Québécois au deuxième rang à 23%, à égalité avec le Parti conservateur.

Jean-Marc Léger prévoit tout de même certaines luttes à trois dans certaines régions du Québec.

Attention aux casseroles

Le sondeur perçoit deux «embûches» qui pourraient faire pâlir l’étoile de Mark Carney.

D’abord, Donald Trump. Si ce dernier impose des tarifs de 25% comme prévu, ce sera perçu comme un «échec» pour M. Carney, selon Jean-Marc Léger.

«Si les tarifs sont moins élevés au Canada qu’ailleurs, il gagne des points. S’il n’y a pas de tarifs, l’élection est terminée», dit-il.

Deuxième facteur: les débats. Mark Carney n’a pas particulièrement brillé aux débats dans la course à la chefferie du Parti libéral, juge le sondeur.

«Pierre Poilievre est nettement plus convaincant que lui en débat, alors on va avoir un chef sur la défensive», dit-il.

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MÉTHODOLOGIE | Un sondage web a été réalisé du 26 au 31 mars 2025 auprès de 3002 Canadiens âgés de 18 ans ou plus. Les répondants ont été recrutés aléatoirement à l’aide du panel en ligne de LEO. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de cette taille est de +/-1,79%, et ce, 19 fois sur 20.