La Chine achète dix fois plus d’or canadien que l’on croyait


Martin Jolicoeur
La Chine achète jusqu’à dix fois plus d’or en provenance du Canada que ce que montrent les statistiques d’exportations canadiennes.
The Globe and Mail rapporte en effet que contrairement à ce que les données canadiennes tendent à montrer, l’or est le premier produit d’importation de la Chine en provenance du Canada, en termes de valeur, bien avant le canola et le charbon, par exemple.
Les chiffres de l’agence de douanes chinoises indiquent que la Chine a importé en 2024 pour 25 milliards (G$) d’or brut du Canada, sous forme de lingots ou de pièces, alors que Statistique Canada n’en a compilé que pour 1,9 G$.
Des réserves d’or accrues
Cette différence importante s’expliquerait principalement, selon le quotidien torontois, par le fait que le Canada n’est pas en mesure de suivre la destination de ses exportations lorsque celles-ci changent plusieurs fois de mains avant d’arriver à leur acheteur final.
Ainsi, lorsque le Canada vend de l’or aux marchés de Londres et de New York, ces exportations sont comptabilisées par le Canada comme des ventes à la Grande-Bretagne et aux États-Unis. Cela, même si dans les faits, ces exportations de métal précieux se retrouvent ultimement dans les coffres de Pékin.
Selon le Globe, la Chine a commencé à accumuler d’importantes réserves d’or au cours des dernières années, et les investisseurs semblent réagir en se débarrassant de leurs réserves de lingots canadiens.
Le TSX en profite
Les réserves d’or de la banque centrale chinoise ont atteint 2292 tonnes au premier trimestre 2025, en croissance considérable par rapport aux 1800 tonnes enregistrées à la même période en 2016. Cet or serait acheminé vers la Chine, via Hong Kong, principalement par la Suisse, la Grande-Bretagne et les États-Unis.
La flambée du prix de l’or, qui a augmenté de plus de 25% rien qu’en 2025, a fait grimper le cours des actions des sociétés minières aurifères canadiennes. Et, par ricochet, le S&P/TSX Composite, l’indice de référence de la Bourse de Toronto.
Ce dernier a augmenté de plus de 11% cette année en dépit des droits de douane et de l’incertitude commerciale qui continuent de peser sur l’économie du pays.