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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

La CETM doit rendre des comptes

MARTIN ALARIE / AGENCE QMI
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Photo portrait de Normand Lester

Normand Lester

2022-08-08T21:48:57Z
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Abdulla Shaikh a été remis en liberté alors qu’il représentait «un risque important pour la sécurité du public». On lui a permis de sortir à condition qu’il prenne ses médicaments. Le schizophrène, qui niait sa maladie, avait un «historique de non-observance au traitement». Bon, pis après? Rien!

Les membres de la Commission d’examen des troubles mentaux (CETM) manquaient-ils à ce point de jugement qu’ils pensaient que ce psychopathe criminel récidiviste allait prendre ses «pilules»? Ça me semble relever de la stupidité. Une stupidité socialement dangereuse, comme les faits l’ont démontré.

Le bureau du coroner va tenir une enquête publique sur les événements qui ont mené à ces assassinats afin «d'en analyser tous les facteurs contributifs » et pour proposer des pistes de solutions pour une meilleure protection de la vie humaine». J’espère vivement que les personnes qui ont pris la décision de libérer l’individu vont venir y expliquer leur décision.

Lorsque des juges rendent une décision idiote et irresponsable, leur nom fait la manchette des médias, comme ce fut le cas récemment pour les deux batteurs de femmes qui s’en sont tirés avec des tapes sur les doigts.

  • Écoutez l'édito de Normand Lester à l'émission de Vincent Dessureault diffusée chaque jour en direct 15 h 30 via QUB radio :
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Abdulla Shaikh comme Eustachio Gallese

La même chose est arrivée avec le tueur de femmes Eustachio Gallese, emprisonné pour avoir assassiné sa femme après d’autres antécédents de violence envers les femmes. On l’a libéré pour qu’il puisse assassiner une autre femme.

À ma connaissance, on n’a jamais su ce qui est arrivé à la fonctionnaire idiote et irresponsable qui l’a autorisé à avoir des relations sexuelles illégales avec des putains... Pardon, excusez-moi, avec des «escortes». Le psychopathe en a tué une. Pour reprendre la terminologie bureaucratique de la Commission des libérations conditionnelles, «cette stratégie de gestion du risque constituait un facteur de risque important et inquiétant». Autrement dit, c’était stupide et insensé de faire ça.

Quelles sanctions disciplinaires l’irresponsable a-t-elle encourues? On sait seulement qu’elle ne supervise plus de cas comme celui de Gallese. A-t-elle été virée pour son manque absolu de jugement?

Ça ne peut pas rester là

Pour revenir au cas Shaikh, le PLQ se demande si la Commission bénéficie de fonds suffisants. Le problème n’est pas là. Il est dans le processus d’évaluation de la compétence des personnes qu’on choisit pour être membres de la CETM.

François Legault veut qu’on fasse la lumière sur les circonstances de sa libération. Mais le cabinet du ministre de la Justice assure qu’il ne peut pas intervenir, en raison de l’indépendance des tribunaux. 

La commission refuse même de dire si une enquête ou des vérifications sont en cours sur la remise en liberté de Shaikh. 

La CETM aurait dû conclure que la détention de Abdulla Shaikh sans possibilité de sorties devait être maintenue compte tenu de sa dangerosité. C’était évident pour toute personne sensée qu’il représentait un risque imminent pour lui-même et la sécurité du public.

Les personnes qui siègent aux divers tribunaux administratifs prennent des décisions parfois imprudentes, irréfléchies et carrément stupides. Quand celles-ci ont pour conséquences directes des pertes de vie humaine ou d’autres séquelles sociales gravissimes, elles devraient être passibles de recours et de sanctions. Ottawa et Québec devraient y voir.

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