La carte cachée du CH?


Jean-François Chaumont
Anze Kopitar, John Tavares et Bo Horvat. Trois gros noms de la LNH, trois centres complets. Il y a toujours des tonnes de comparaisons pour les espoirs avant un repêchage, mais Dalibor Dvorsky rêverait de suivre leurs traces.
Le Slovaque a le profil pour tomber dans l’œil du Canadien de Montréal qui détient le cinquième choix au total.
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«Plus jeune, j’avais Sidney Crosby et Nicklas Backstrom comme joueurs favoris, a dit Dvorsky en entrevue au Journal lors de la semaine du camp d’évaluation de la LNH à Buffalo. Mais j’aime me comparer à des centres comme Tavares, Kopitar et Horvat. Comme eux, je suis assez imposant et je retire une grande fierté à jouer du bon hockey dans les deux sens de la glace.»
À 6 pi 1 po et 201 lb, Dvorsky a le profil du centre imposant. Considéré comme le troisième plus bel espoir en Europe selon la centrale de recrutement, il a gagné des points lors du Championnat du monde des moins de 18 ans en Suisse. Il a servi de moteur offensif de la formation slovaque avec 13 points (8 buts, 5 passes) en huit rencontres.
«J’ai comme objectif de faire le saut dans la LNH rapidement, peut-être dès l’automne, a-t-il répliqué. J’ai de l’expérience contre des joueurs plus vieux puisque je joue déjà en Suède [AIK] depuis trois ans.»
Ce souhait d’atteindre la LNH dès la saison 2023-2024 ne tient pas d’une illusion. Plusieurs joueurs recrutés et sondés par Le Journal ont la même opinion.
Un brin de nervosité
Dvorsky respire la confiance. Mais il est aussi honnête quand il décrit son expérience à Buffalo.
«Oui, je suis un peu nerveux, a-t-il souligné. C’est la première fois que je me retrouve devant neuf ou dix dirigeants d’équipes de la LNH. Il y a de la nervosité, mais j’aime ça. Je ferai 21 entrevues à ce Combine.»
Parmi les 21 équipes, il y a le Canadien.
«J’ai rencontré Montréal. C’était une bonne entrevue, j’ai eu du plaisir. Ils posaient de bonnes questions. J’espère que j’ai offert de bonnes réponses.»
«Je ne peux pas prédire où je me ferai repêcher, a-t-il enchaîné. Mais je m’attends à sortir à partir de ce rang environ. J’aimerais devenir un choix dans le top 10. Je trouverais ça génial. Je veux surtout me retrouver avec une équipe qui croira en moi. C’est ça le plus important.»
La filière slovaque
Juraj Slafkovsky et Filip Mesar ont chacun grimpé sur l’estrade lors du premier tour au repêchage de 2022 au Centre Bell. Le CH a donc pigé deux fois dans la cour de la Slovaquie avec le tout premier choix au total et le 26e choix.

«C’était incroyable pour notre pays, Slaf réalisait une première, a rappelé Dvorsky. J’étais tellement heureux pour lui. Ce serait spécial si je pouvais patiner un jour avec eux dans la LNH.»
«Je connais Juraj depuis longtemps. Il est un de mes amis même si on ne se parle pas sur une base régulière. Mais je le considère comme un bon ami. C’est la même histoire avec Filip.»
Un polyglotte
Originaire de Zloven en Slovaquie, Dvorsky a mis le cap sur la Suède alors qu’il n’avait que neuf ans. Durant la saison de hockey, il reste en Suède, mais il retourne en Slovaquie pour la période de Noël et l’été. Depuis un tout jeune âge, il étudie par correspondance afin de suivre le programme slovaque à l’école.
Cette expérience de vie se remarque rapidement. Il n’a aucun accent quand il parle dans la langue de Wayne Gretzky.
«Je parlais anglais avant mon départ pour la Suède. Je l’avais appris à l’école en Slovaquie. J’ai découvert une autre langue avec le suédois. Je suis trilingue: slovaque, anglais et suédois. Et si on rajoute le tchèque, c’est quatre langues. Mais le tchèque et le slovaque, c’est pratiquement la même langue.»
Quatre langues, c’est plus que le commun des mortels. S’il s’agit d’un phénomène assez rare dans les cercles de la LNH, il y a aussi le parcours des parents qui sort de l’ordinaire.
«Ils sont des enseignants de ski alpin. Ils n’ont jamais participé aux Jeux olympiques, mais ma mère avait participé à un Championnat du monde junior. J’ai choisi le hockey à la place du ski. Je n’ai jamais trouvé le ski très agréable. J’aime mieux me retrouver sur une glace. Je peux skier pour le plaisir, mais ce n’est pas mon sport.»