La CAQ serait-elle en voie de disparition?


Josée Legault
La question peut paraître brutale. Il faut aussi dire que d’autres partis voués à l’abattoir ont quand même réussi un jour à ressusciter de leurs cendres.
La chute continue de la CAQ dans les intentions de vote depuis décembre 2023 s’accélérant, elle se pose néanmoins.
En mai, un sondage Léger/Le Journal plaçait déjà la Coalition Avenir Québec au troisième rang derrière le PLQ, le PQ toujours en tête.
Cette semaine, rebelote avec un sondage Pallas Data-L’actualité-Qc125, mais en pire encore.
La CAQ périclite à 15%. Les libéraux, sous leur nouveau chef, Pablo Rodriguez, grimpent à 26%. Le PQ maintient son avance, mais elle est réduite de 5 points.
L’«effet» Rodriguez
Appelons ça l’«effet» Rodriguez, dont seul le temps dira s’il pourra perdurer.
Cette remontée du PLQ se fait au détriment de la CAQ au sein même de l’électorat francophone fédéraliste. Lequel a déserté les talles libérales aux élections de 2018 et 2022 pour celles de François Legault.
J’avance depuis des mois que ce retour des électeurs francophones fédéralistes au bercail libéral sous un nouveau chef était écrit dans le ciel. S’il s’incruste, il pourrait rayer la CAQ de la carte au scrutin du 5 octobre 2026.
La raison est mathématique. Les électeurs souverainistes réfugiés à la CAQ ayant déjà migré vers le PQ de Paul St-Pierre Plamondon, du moment où la CAQ perdait aussi son vote fédéraliste francophone, ce serait la catastrophe.
Un désamour tenace
La réalité est que le désamour envers le gouvernement et le premier ministre est d’une ampleur telle qu’on assiste du même coup au retour du grand duel PQ-PLQ.
Un duel d’autant plus prévisible, lui aussi, que le chef péquiste promet un référendum s’il prend le pouvoir.
Pour François Legault, la situation, si elle perdure à l’automne, s’annonce intenable. Auquel cas, même s’il jure de rester, son départ de la politique serait inévitable.