Débat en anglais annulé avec l’absence de la CAQ et du PQ
Nicolas Lachance | Bureau parlementaire
Le premier ministre François Legault et le chef du Parti Québécois ont refusé de participer à un débat dans la langue de Shakespeare durant la campagne électorale. Conséquence : l’affrontement est annulé.
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La CAQ a confirmé vendredi que le premier ministre François Legault serait absent du débat qui doit être diffusé en septembre prochain qui était organisé par un consortium rassemblant CBC, CTV, Global et CJAD.
«Nous avons décliné les invitations pour deux débats, dont un en anglais. Le PM participera déjà aux débats organisés par les réseaux TVA et Radio-Canada. Il faut comprendre que chaque débat demande un temps de préparation important», a mentionné son porte-parole Ewan Sauves. Le parti au pouvoir n’a pas voulu émettre plus de commentaires.
Dans un communiqué, le consortium a confirmé que le débat est annulé en raison de l’absence des chefs de la CAQ et du PQ. L’exercice ne serait pas juste et informatif, disent-ils.
«L’objectif était de permettre à tous les Québécois d'entendre les chefs de partis discuter, débattre et confronter leurs visions et priorités pour le Québec, en plus d'aider tous les électeurs à faire un choix éclairé.»
Informations de @PhilipAuthier confirmés. Le #PLQ parle d’une arrogance sans nom de @francoislegault . #englishdebate #AssNat https://t.co/czumCSdsF3
— Alain Laforest (@AlainLaforesTVA) May 13, 2022
«Langue commune»
Dans une série de tweets, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a également fait savoir qu’il ne participerait pas au débat des chefs en anglais.
Le Parti Québécois ne participera pas au débat des chefs en anglais. La langue officielle et commune au Québec est le français. Nous serons bien évidemment disponibles pour répondre aux questions des journalistes anglophones.
— Paul St-Pierre Plamondon (@PaulPlamondon) May 13, 2022
«La langue officielle et commune au Québec est le français. Nous serons bien évidemment disponibles pour répondre aux questions des journalistes anglophones», a-t-il écrit, faisant polémique sur les réseaux sociaux vendredi.
2/2 Si par contre la condition pour parler d’indépendance est d’imposer un fonctionnement de nos institutions dans les 2 langues, ce serait consentir à ce que l’indépendance n’ait pas lieu. Bilinguisme institutionnel = déclin du FR (voir le sort du FR hors-Qc), d’où la loi 101
— Paul St-Pierre Plamondon (@PaulPlamondon) May 13, 2022
Il estime qu’il peut néanmoins promouvoir l’idée de l’indépendance auprès des anglophones.
«L’argument que notre absence du débat en anglais empêche de promouvoir l’indépendance auprès des anglophones est mal fondé», croit-il. «Nous serons bien évidemment disponibles pour répondre aux questions des journalistes anglophones.»
Anglade attaque Legault
Pour la cheffe libérale Dominique Anglade, le premier ministre «tourne le dos» à une portion importante de la population en refusant de participer au débat en anglais. «En 2018, il a participé, mais, là, ça ne fait plus son affaire. Ce n’est même plus important. Quel genre de message on envoie à la population?» demande-t-elle.
François Legault, suggère-t-elle, n’a peut-être pas envie de justifier certaines politiques qui ont déplu à la communauté anglophone. «Ça donne l’impression de ne pas être capable de défendre son bilan et de se tenir debout», estime Mme Anglade.
En 2018, François Legault avait participé à ce premier débat en anglais. Il avait même fait une campagne publicitaire en anglais dont le slogan était: «Join us!». Il tentait ainsi de convaincre la communauté anglophone de voter pour la CAQ.
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QS et le PQ en ajoutent
Tout comme les libéraux, Québec Solidaire avait confirmé sa présence, soutenant que le premier ministre est celui qui en sortirait perdant.
Idem pour le Parti conservateur d’Éric Duhaime. Ce dernier en a aussi profité pour attaquer François Legault.
Il n’est qu’un ultra-partisan chef de la CAQ incapable de nous unir.
— Eric Duhaime (@E_Duhaime) May 13, 2022
Je suggère qu’on installe deux chaises vides pour les chefs du PQ 1.0 et celui du PQ 2.0, pendant que Mme. Anglade, M. Nadeau-Dubois et moi debattrons et parlerons aux anglo-québécois le 20 septembre prochain.
«Ce premier ministre n’est pas à la hauteur de sa fonction», a écrit sur Twitter M. Duhaime.
– avec la collaboration de Patrick Bellerose