La CAQ doit retrouver le François Legault de la pandémie, selon Emmanuelle Latraverse
TVA Nouvelles
François Legault doit monter au front et convaincre les Québécois que son parti œuvre pour le bien-être des citoyens avec sa réforme sur la rémunération des médecins, comme aux grands jours de la CAQ en pleine pandémie de COVID-19, selon Emmanuelle Latraverse.
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«On a passé une pandémie à faire ça, à dire: "C’est important, on fait ça"», se remémore l’analyste politique lors du segment La Joute des analystes au bulletin du TVA Nouvelles 17h, jeudi.
«Ce n’est pas compliqué, la réponse à expliquer aux gens, c’est en quoi c’est beau d’avoir une cible pour améliorer l’accès. En quoi cette loi-là améliore l’accès, poursuit Mme Latraverse. Si le gouvernement est si convaincu du bien-fondé de sa réforme, il faut qu’il réussisse à en faire la démonstration.»
La CAQ a décidé de miser sur des projets phares, comme cette loi sur la rémunération des médecins, pour regagner la confiance des Québécois. Or, le départ du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, qui est également un ami personnel du premier ministre et membre fondateur du parti, fragilise la formation politique à des niveaux inégalés.

«Il faut que tu convainques 20 000 médecins de ton affaire, mais là tu en avais un à convaincre, qui est ton ami et dans ton cabinet, ton ministre, et lui, tu n’auras pas réussi à le convaincre», fait remarquer son collègue Mario Dumont.
Pourtant, selon M. Dumont, le débat public sur la question des salaires des médecins n’était pas tranché. D’après ses observations, un tiers de la population appuyait les médecins, un autre tiers soutenait le gouvernement, et le dernier demeurait indécis. La démission de M. Carmant est néanmoins venue rebattre les cartes.
«On est revenu évidemment au point de départ, d’une CAQ complètement en crise», évoque M. Dumont.
Et se sortir la tête de l’eau ne sera pas une tâche facile pour les caquistes, souligne pour sa part l’animateur Paul Larocque.
«Elle est où la touche de François Legault, du François Legault de la pandémie? s’interroge-t-il. La touche de Christian Dubé aussi qui, jusqu’à ce dossier-là, avait un parcours ma foi – compte tenu des embûches normales dans le réseau de la santé – s’en tirait très bien. Mais là, on dirait qu’il a perdu carrément la touche. Ce qui m’amène à me poser la question de fond: elle est où, la sortie de crise?»
Voyez l’intégralité du panel dans la vidéo ci-dessus.