La Caisse de dépôt mise 15 milliards sur les infrastructures du Royaume-Uni


Julien McEvoy
Le géant québécois des pensions va doubler sa mise au Royaume-Uni. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) s’apprête à investir plus de 8 milliards de livres outre-Atlantique d’ici cinq ans.
Charles Emond, patron de la CDPQ, n’a pas caché ses ambitions lors d’une entrevue avec le Financial Times, lundi. «Nous aimerions être un partenaire de confiance et de choix au Royaume-Uni», a-t-il lancé.
La Caisse gère 473 milliards de dollars pour 6 millions d’épargnants québécois. En dollars canadiens, l’investissement à venir au Royaume-Uni vaut 15 milliards.
«Une énorme opportunité»
L’infrastructure britannique attire l’œil de Charles Emond. Les projets du gouvernement représentent «une énorme opportunité et nous aimerions être présents dès les premières étapes», explique le Québécois.
La CDPQ possède déjà 32 milliards $ d’actifs britanniques. Elle détient des parts dans des producteurs d’électricité gallois et des parcs éoliens dans l’estuaire de la Tamise.
Transition énergétique visée
La Caisse vise particulièrement les actifs liés à la transition énergétique. «En Europe, la sécurité énergétique est très importante... c’est là que les capitaux privés comme nous peuvent intervenir», a souligné M. Emond au Times.
Cette offensive britannique s’inscrit dans un rééquilibrage. La CDPQ veut réduire sa dépendance au marché américain, qui représente 40% de son portefeuille.
Partenariat stratégique
Charles Emond mise sur la «synergie positive» avec les fonds de pension britanniques. Ces derniers se sont engagés à investir 25 milliards de livres sur leur marché domestique.
L’argent des Québécois financera donc la relance énergétique britannique. Un pari sur l’avenir qui pourrait rapporter gros aux cotisants d’ici.