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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

La Bourse anticipe une récession

Le grand patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell. La Fed pourrait annoncer, demain, une hausse du taux directeur de 75 points de base (0,75 %). Destinée à combattre l’inflation, cette majoration alimente la crainte d’une récession chez les investisseurs boursiers.
Le grand patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell. La Fed pourrait annoncer, demain, une hausse du taux directeur de 75 points de base (0,75 %). Destinée à combattre l’inflation, cette majoration alimente la crainte d’une récession chez les investisseurs boursiers. Photo AFP
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Photo portrait de Michel Girard

Michel Girard

2022-06-14T09:00:00Z
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Dans la foulée des milliers de milliards de dollars allongés par les gouvernements pour pallier les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19, la baisse artificielle et extrême des taux directeurs des banques centrales, l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, les maux économiques s’additionnent. 

La flambée du prix de l’essence, la spéculation immobilière, la forte inflation, les problèmes d’approvisionnement, le surendettement des ménages, la hausse des taux d’intérêt... malmènent l’économie à tel point que cela pourrait nous entraîner en récession.  

Si la Bourse américaine va si mal depuis quelques mois, c’est justement à cause de cette crainte des investisseurs de voir tomber incessamment les États-Unis en récession, ou en grand ralentissement économique. Parenthèse : il ne faut jamais oublier qu’à la Bourse, les investisseurs et les analystes tentent d’anticiper la « réalité » plusieurs mois d’avance.   

À la crainte de tomber en récession, s’ajoute la « solide » rumeur laissant entendre que la Réserve fédérale américaine va donner demain un coup de barre contre l’inflation en augmentant son taux directeur de 75 points de base, ce qui ébranle la confiance des investisseurs. Et que d’autres hausses suivront d’ici la fin de l’année en vue de lutter contre l’inflation.   

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  •  Écoutez l'édito économique de Michel Girard diffusé chaque jour en direct 6 h 50 à QUB radio :   

Wall Street en marché baissier

Voilà pourquoi, après le NASDAQ, c’est maintenant au tour du plus important indice boursier au monde, le S&P 500 de la Bourse de New York, de tomber en Bear Market, c’est-à-dire en marché baissier. 

Au creux de la séance boursière d’hier, le S&P 500 affichait un recul de quelque 22 % par rapport à son sommet historique enregistré au début de l’année.  

Techniquement parlant, quand la valeur d’un indice chute de 20 % ou plus lors de la période allant du sommet au creux du marché, il tombe en marché baissier.  

Ce qui est également le cas pour l’indice NASDAQ, là où on retrouve, entre autres, les géants de la haute technologie. Le NASDAQ accusait en creux de séance hier un important recul de 33 % par rapport à son récent sommet. 

Côté américain, il y a également l’indice Russell 2000 des petites capitalisations qui accuse un recul majeur depuis son récent sommet. Il affiche des pertes de 30,5 %. 

Pour le moment, seul le Dow Jones, des 30 grandes sociétés industrielles américaines, réussit à éviter le douloureux passage en marché baissier. Remarquez qu’il n’est pas loin avec son recul 17,5 % jusqu’à maintenant.  

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Correction canadienne

Alors que les marchés américains se font tabasser de ce temps-ci, la Bourse canadienne, plus particulièrement son principal indice, le S&P/TSX, s’en titre avec des pertes relativement plus faibles, soit 11,8 %. 

C’est la bonne performance des titres des secteurs « énergie » et « matériaux » qui permet au baromètre de la Bourse de Toronto de mieux s’en tirer que le marché américain.  

Mais concernant l’indice des petites capitalisations canadiennes, le S&P/TSX Venture (Bourse de croissance de Toronto), là c’est la catastrophe. L’indice accuse des pertes de 34 % par rapport à son sommet des 52 dernières semaines. 

Les indices québécois IQ-30 et IQ-120 accusent des pertes allant de 13 à 17 %.  

Notez que la forte hausse du taux directeur de la Banque du Canada, dont une autre augmentation de 75 points de base en juillet prochain, risque d’assommer bien des ménages et des entreprises. 

  

  • Écoutez la chronique de Yves Daoust au micro de Richard Martineau tous les jours en balado ou en direct à 9h15 via l’app QUB et le site qub.ca :

Une récession, c’est quoi ? 

Quand un pays est-il en récession ? C’est lorsqu’on observera un recul du produit intérieur brut (PIB) sur au moins deux trimestres consécutifs. 

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La dernière récession aux États-Unis remonte à février 2020, lors de l’arrivée de la pandémie de COVID-19. 

Heureusement, elle n’a duré que deux mois, comparativement à trois mois au Québec.  

Croisons les doigts pour que la prochaine récession soit aussi courte !  

Correction amplement méritée

Au cours des trois dernières années, les investisseurs ont dépassé les limites du raisonnable. La spéculation a fait exploser nombre de titres. Faire de l’argent en Bourse était devenu trop facile.  

Pendant que la Bourse canadienne nous enrichissait au rythme annualisé de 17,5 %, la Bourse américaine rapportait sur trois ans un rendement annualisé allant de 20 à 33 %.  

Aujourd’hui, on est « victimes » du retour du balancier.  

La réalité nous rattrape. Et nos portefeuilles se font plumer.  

En Bourse, faut-il le rappeler, pour un vendeur pessimiste qui liquide des titres, il y a un acheteur optimiste qui croit acheter à prix d’aubaine.  

La Bourse regorge d’aubaines à l’heure actuelle. Mais acheter dans un marché baissier, ça prend du nerf et surtout... des poches profondes ! 

Les baisses entre le récent sommet boursier et la journée d’hier   

  • Dow Jones : -17,5 %  
  • S&P 500 : -22,2 %  
  • NASDAQ : -33,2 %  
  • Russell 2000 : - 30,5 %  
  • S&P/TSX de Toronto : -11,8 %  
  • S&P/TSX Venture : -34,7 %  
  • IQ-30 Québec : -13,0 %  
  • IQ 120 Québec : -17,0 %   

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